Le Ministre de l’intérieur et de la sécurité publique, Sacca Lafia est passé sur l’émission « le temps des moissons » dans le cadre des quatre années d’exercice du Président Talon. À cette occasion, comme ses autres collègues, il a présenté le bilan de gestion de son département ministériel. Il n’a pas manqué de lever un coin de voile sur les perspectives. Lisez plutôt.
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Quelle était la situation du Bénin avant 2016 en matière sécuritaire ?
Sacca LAFIA : Je vous remercie de cette invitation et de l’occasion que vous me donnez de faire le point de la situation sécuritaire en 2016 au moment où je prenais les rênes au Ministère. Le 6 avril 2016, l’ensemble des Béninois avait un sentiment partagé d’insécurité. Et cela était réel. Je savais très bien, en ce moment, que personne n’osait voyager de nuit ; que ce soit en véhicule privé, que ce soit en transport en commun. Je me souviens, au lendemain de ma prise de fonction, les compagnies de transport ont envoyé des correspondances pour solliciter un gendarme ou un policier pour les accompagner pendant leurs voyages. D’autres ont introduit des demandes de port d’armes parce qu’ils se sentent en insécurité de jour comme de nuit. Ce n’était pas spécifique à un seul endroit. C’est dans tout le pays ; dans les centres urbains, dans les milieux ruraux. Tout le monde ne parlait que de ce sujet. C’était un sentiment généralisé d’insécurité lié essentiellement au braquage. Si vous circulez la nuit, vous constatez une longue file de véhicules. Ce sont des braqueurs, des bandits qui sont en train de dépouiller les passagers de leurs biens : portables, argent, autres objets de valeurs. Dans une semaine, vous pouvez avoir plusieurs cas de braquages et dans des endroits différents. C’est une situation insupportable. Partout où il y avait de l’argent, vous vous attendez à voir surgir à l’improviste des braqueurs pour vous dépouiller.
C’était la situation que nous avons au moment où je prenais fonction. Cela ne se faisait pas une seule fois. Voilà la situation que nous avons trouvée.
C’est une situation chaotique que vous décrivez, quelles ont été sont les dispositions que vous avez prises face à cette situation ?
C’est d’une situation chaotique, et réelle, vécue par nous tous que nous avons hérité. Seulement, on oublie l’insécurité dès que la sécurité est rétablie. On oublie la sécurité quand l’insécurité revient. C’est cela la réalité des faits. Vous convenez avec moi qu’on ne pourrait pas continuer de vivre dans une telle atmosphère. Cela a des conséquences négatives sur les activités économiques, sur la santé physique des citoyens, pour l’avenir. C’est parce qu’on se sent en sécurité qu’on a envie d’entreprendre. C’est parce qu’on est sûr du lendemain qu’on a envie que cela soit meilleur.
Dès le départ, le gouvernement et son chef ont mis l’accent sur le rétablissement de la sécurité. Qui dit sécurité dit présence d’un agent de sécurité. Sans présence d’agents pas de sécurité. Le gouvernement en analysant la situation, surtout en tenant compte de l’orientation du Chef de l’Etat dans son programme de campagne, trouvait aberrant que deux Forces de sécurité, la gendarmerie et la police, ayant les mêmes attributs et les mêmes missions se comportent différemment. La Gendarmerie agissant de son côté et la Police également de son côté. Cela paraissait anachronique.
La première réforme, c’est d’abord sur le plan humain, c’est de pouvoir mutualiser et donc on a essayé de fusionner la Police nationale et La Gendarmerie. Un travail intellectuel a été fait en reprenant les textes qui créent chacune de ces unités. Et on a parlé aux hommes. On a veillé à ce que les intérêts des uns et des autres soient sauvegardés, que personne ne perde un copeck de son salaire, que personne ne perde un copeck de ses avantages. Voilà ce qui a été fait sur le plan humain. Cette mutualisation, cette fusion de ces deux forces nous a donné des ressources humaines parce que qui dit sécurité dit besoin en ressources humaines.
La seconde réforme a été faite sur le plan stratégique et sur le plan opérationnel. Du temps de la Gendarmerie nationale et de la Police nationale, à l’entrée de chaque ville, il y avait une barrière. La première barrière est celle de la Gendarmerie, un km avant l’entrée de la ville, celle de la Police nationale. Le même scénario s’observe à la sortie de la ville. S’il y a dix entrées qui desservent la ville, vous avez le même dispositif. Je prends le cas de Djougou desservi par 5 voies. C’est le même dispositif à chacune de ces entrées. Malgré ce dispositif, il y a cette insécurité que je viens de vous décrire tantôt. Cela prouve très bien que c’est une mauvaise stratégie opérationnelle parce que ces postes, à l’analyse, au lieu d’être des postes de sécurité sont plutôt des postes de rançonnement. Ce sont des postes que les passagers abordaient avec une certaine crainte parce qu’ils étaient sûrs d’être délestés de 2000 F à 3000 F avant de traverser un poste. Les propriétaires de camion savaient cela et réservaient une cagnotte à leur chauffeur pour alimenter ces barrières. Cela ne pouvait pas continuer. On a dû lever toutes ces barrières. Tous les stratèges de la gendarmerie et de la Police nationale n’étaient pas d’accord avec nous sous prétexte que l’insécurité allait se rétablir. Nous avons trouvé une stratégie de compensation qui répond à ce que j’avais dit, la sécurité c’est d’abord la présence des agents de sécurité. A la place des barrières, des Check-Points, nous avons instauré la patrouille en permanence sur tous les axes routiers en priorisant les corridors : Cotonou-Malanville, Cotonou-Kraké, Cotonou-Hillacondji, en tenant compte de nos moyens roulants, de nos moyens financiers, des ressources humaines dont nous disposons. La police nationale et la gendarmerie circulent de jour comme de nuit. Chaque unité avait un tronçon de route bien défini. Vous ne pouvez pas passer sans les rencontrer. Les contrôles étaient rétablis, c’est comme cela qu’on a mis un terme aux braquages.
Dans un second temps, on s’est intéressé aux voies secondaires et appliqué la même stratégie. Ensuite, ce furent les centres urbains où la Police circule en permanence. On a établi la même stratégie. La fusion entre la gendarmerie et la police nationale dont je parlais tantôt a été effective le 1er janvier 2018 pour créer la Police Républicaine qui, non seulement a changé de nom mais doit changer de pratiques, d’habitudes. On a travaillé nos policiers pour les rendre plus courtois et disposés à secourir les populations.
Avez-vous eu des résultats ?
Cela se sent. De façon relative, on a une satisfaction. Parlant de notre stratégie, elle se décline en trois axes.
D’abord, il y a les ressources humaines qui ont été harmonisées et fusionnées. Il y a la stratégie opérationnelle, les check-points sont remplacés par la patrouille, et les ressources financières. Avant, une brigade de Gendarmerie avait un budget de 300.000 Fcfa par an et qui sert à tout faire. Aujourd’hui, au lieu de 300.000 l’an c’est 400.000 Fcfa par mois. Une partie pour le fonctionnement, une autre pour la patrouille à savoir achat de carburant, une autre pour l’entretien du véhicule, une autre pour motiver le personnel. Pour ce dernier aspect, on ne donne pas automatiquement. C’est quand l’agent doit se rendre en patrouille aux heures de repas, loin de sa famille, qu’il est payé 2000 F ou 3000 F.
On a appris par le passé que les fonds destinés aux hommes en uniforme ne leur sont pas donnés. Est-ce que ces fonds de patrouille sont payés effectivement aux ayants droits ?
Les fonds de patrouille sont restés sous la responsabilité du commissaire. L’agent n’est pas payé automatiquement pour le service qu’il rend via la patrouille. Vous avez déjà un salaire qui vous permet de faire le travail correctement. On lui donne les moyens pour survivre et accomplir sa mission. Si vous devez partir en patrouille à 20 heures et revenir à 6 heures du matin, vous n’avez droit à rien parce qu’il n’y a pas de repas à prendre. Par contre, si dans la répartition des tâches vous devez partir en patrouille à 10 heures pour retourner à 18 heures, vous avez droit au fonds de patrouille, car il y a un repas à 12 heures. Beaucoup ont cru qu’il suffisait d’aller en patrouille à n’importe quelle heure pour bénéficier de cela. Non ! Vous avez déjà un salaire qui vous permet de faire correctement le travail.
Le troisième axe, c’est le matériel roulant. Quand je suis venu, toutes les brigades étaient caractérisées par un matériel branlant. À peine une douzaine de véhicules était en bon état de fonctionnement sur tout le territoire national. On a compris que sans les matériels roulants, les patrouilles installées ne pourront pas fonctionner. Sans aller dans les détails, de 2016 à la date d’aujourd’hui, le gouvernement a doté la police républicaine de plus de 250 véhicules pick up. Je ne parle pas des grands camions de transport qu’on a obtenus par ailleurs…
Diffusion d’un reportage relatif à une cérémonie de remise de véhicules à la Police
Monsieur le ministre, vous venez de suivre cet élément …
Je sais que les téléspectateurs voudraient savoir le coût d’acquisition de ces véhicules. Chacun de nous sait que ce type de véhicule coûte entre 25 à 30 millions FCFA hors taxes. Si vous multipliez ce coût par 250 vous avez au moins 5 milliards sans compter les fonds de fonctionnement de 400.000 F par mois dont chaque commissariat est doté. Tout cela a été investi par le gouvernement pour la quiétude des populations.
C’est vrai. L’équipement oui, le matériel oui, mais qu’en est- il des conditions de vie des agents en uniforme ?
Je le disais tout à l’heure, l’une des conditions de la fusion est que personne ne perde même une petite portion de son salaire. Le salaire a été maintenu, les avancements n’ont jamais été retardés. Si les gens parlent de bonnes conditions de vie, je ne sais pas s’ils veulent de primes particulières, mais il faut d’abord qu’ils puissent justifier le salaire. Les primes, on n’en a jamais supprimé une seule. Peut-être que, comme ils travaillent effectivement maintenant, ils veulent une augmentation de salaire. Ce qui n’est pas le cas des autres agents de l’Etat. Mais aucun agent de la Police ne peut témoigner que son salaire a été réduit. Les mêmes traitements, les mêmes avantages accordés aux autres agents de l’Etat leur ont été accordés aussi, et leur travail n’a pas autrement changé. Ceux qui avaient droit à des avantages parce que faisant des missions particulières ont vu ces avantages maintenus.
Qu’en est -il de l’équivalence des grades ?
L’équivalence des grades a été défini par décret pris en conseil des ministres en 2015, avant notre arrivée. Et cela a été complètement appliqué. Mais je sais ce qui gêne. Je ne vais pas vous le cacher. Quand les deux corps étaient séparés, il faut être Adjudant-chef ou Adjudant avant de diriger une Brigade à la Gendarmerie. A la police, pour diriger une unité, il faut être un Commissaire. Il faut être un Commissaire pour diriger un commissariat. Dans l’équivalence, l’Adjudant-chef n’est pas au grade de commissaire. Ce qui fait que l’adjudant-chef qui dirigeait une brigade s’est vu écarté du commandement au bénéfice du Commissaire. Seuls les Lieutenants, les Capitaines de l’ex Gendarmerie, devenus Commissaires dirigent les commissariats.
A votre prise de fonction, y avait combien de commissariats et activement en matière de couverture ?
Cela fait partie d’un volet de la réforme. On a travaillé pour une meilleure couverture sécuritaire. Il y a eu une cinquantaine de nouveaux commissariats construits. Dans chaque commune, il y a toujours un commissariat au niveau du chef-lieu de commune et 1 ou 2 commissariats d’arrondissement. Cela dépend de la taille de la commune, de sa position géographique, si elle est dans une zone criminogène ou à côté de la frontière. A terme, l’objectif est de couvrir tous les arrondissements et de les doter d’au moins un commissariat. On a conservé toutes les anciennes brigades, les anciens commissariats, et on en a construit 50 nouveaux. La fusion des deux corps nous a permis d’avoir des ressources humaines qui permettent cette nouvelle stratégie.
Sur un autre plan, en Afrique de l’Ouest, le terrorisme est présent. Et on vous a vu, aux côtés du chef de l’Etat, participer à des réunions à ce sujet. Que fait votre département ministériel pour y faire face ?
Actuellement, le terrorisme est une menace de guerre d’une grande importance. Le Bénin n’est pas exclu. Mais on a la chance que le terrorisme ne se manifeste pas. Mais c’est à nos portes ; le Niger, le Nigéria et le Burkina-Faso sont frappés par le terrorisme. Trois de nos portes d’entrée sont aux prises avec le terrorisme. Ce qui nous revient de façon stratégique, c’est de prendre des mesures préventives. Le terrorisme se développe dans le sentiment d’abandon qu’éprouvent les populations. Et c’est au niveau des frontières que le terrorisme recrute. C’est pour cela qu’en 2012, il a été créé l’Agence Béninoise de Gestion Intégrée des Frontières (ABeGIEF) qui travaille le long de nos frontières, construit des écoles, des centres de santé, des infrastructures sociocommunautaires qui marquent la présence de l’Etat. Elle construit des infrastructures qui n’ont souvent de répondant en face, de l’autre côté. C’est une fierté et les populations se sentent appartenir à la nation béninoise. Il y a des journées foraines de santé qui s’organisent, et nos médecins spécialistes vont soigner gratuitement les populations frontalières. Cela permet de marquer la présence de l’Etat auprès des populations.
Cette action seule ne suffit pas, nous avons une force spéciale au niveau des frontières appelée Unité Spéciale de Surveillance des Frontières (USSF) formée à mi-chemin entre l’Armée et la Police, travaillant dans les conditions difficiles. Et nos commissariats font des patrouilles dans les villages. Un terroriste qui voudra s’installer va réfléchir par deux fois avant d’agir. Dans notre ministère, on a une structure, le Secrétariat Permanent de la Commission de Lutte contre la Radicalisation, l’Extrémisme Violent et le Terrorisme (SP/ CREVT) qui fait des enquêtes, recueille des indices sur l’arrivée des étrangers, la diffusion de messages qui, à l’avenir, peuvent être des indices. Mon Ministère est en alerte. Avant, nous n’avons pas une structure spéciale de riposte contre un acte de terrorisme, nous allons créer cette Force.
Vous avez besoin de ressources humaines, ce qui explique le recrutement des agents dans la Police ?
Notre objectif comme je vous l’ai dit, c’est de doter tous les arrondissements d’un commissariat. Le gouvernement nous a autorisé. Le 23 mars dernier, c’était la rentrée. Leur formation se déroule au centre de formation militaire de Bembèrèkè. Je vous ai parlé de la création d’une force spéciale d’intervention. Et il faut que la formation réponde à cela. Dans leur formation de base, les policiers seront comme les militaires sur le plan physique, sur le plan moral et de la discipline. Les militaires sont connus pour leur rigueur dans l’exécution de leurs tâches. Nous avons besoin de cela dans la police. Après trois mois de formation de base, les deux corps seront séparés et les policiers recevront les cours de droit international, d’assurance, d’assistance. Nous avons décidé de relever le niveau intellectuel et le niveau de formation compte tenu des nouvelles donnes sécuritaires.
Vous avez relevé le défi de la cybercriminalité. Comment en êtes-vous arrivé à régler ce problème ?
C’est l’avantage et l’inconvénient du développement technologique du monde. Et les délinquants savent toujours tirer profit de toute opportunité. Notre pays, contaminé par les pays voisins, se rendait célèbre par cette pratique. Des délinquants se sont approprié cette pratique pour arnaquer. Il a fallu des mesures fortes, policières, et judicaires pour démanteler le réseau au Bénin. Ils se sont exportés dans les pays voisins. Mais avec la collaboration de ces pays, on a pu mettre la main sur eux. On n’est pas sûr d’avoir mis un terme à cette délinquance, mais on pense l’avoir réduite pour un temps. Je voudrais féliciter les Forces de sécurité, la justice de notre pays pour le concours qu’elles nous apportent chaque fois qu’on veut mettre hors d’état de nuire des membres des réseaux de malfaiteurs.
Apparemment, les fétiches ne vous font pas peur ?
Les fétiches ne sont pas des malfaiteurs. Ce sont des individus qui utilisent des fétiches pour les cas de malversation. Si vous devenez un malfaiteur, vous rompez le contrat avec votre fétiche, et la Police vient vous chercher.
Au cours de votre gouvernance, vous avez décidé de réveiller la brigade canine…
J’ai l’habitude de dire qu’une Police qui se respecte doit avoir sa brigade canine pour renforcer ses capacités et exploiter son efficience, parce que l’usage des chiens spécialisés permet de voir ce que l’être humain malgré son équipement technologique ne voit pas. A mon arrivée, j’ai retrouvé une brigade canine mais qui manquait de spécialistes mais nous avons eu de la chance. Une Ong qui s’occupe de la protection des animaux sauvages a décidé de nous aider. On a spécialisé une catégorie de chiens pour découvrir les écailles de Pangolin, de peaux d’animaux, une autre catégorie de chiens formés pour découvrir les stupéfiants de toutes sortes, les explosifs.
Monsieur le Ministre je vous invite à suivre cet élément
(Diffusion d’un reportage sur la brigade cynophile)
Par abus de langage nous disons Brigade canine, mais c’est la brigade cynophile qui est le terme approprié. On a eu de bons résultats. Je ne peux pas vous donner des chiffres mais elle est un instrument de dissuasion au niveau de l’aéroport. Nous allons étendre ses activités au Port pour contrôler les conteneurs, parce que les trafiquants sont de plus en plus ingénieux.
Comment entretenir cette brigade ?
Le gouvernement en est bien conscient. L’ONG nous aide. On importe les chiens de la France. Comme on nous l’a dit, on peut en fabriquer ici au Bénin avec les ingrédients qu’il faut. L’ONG a dépêché un spécialiste qui forme les Béninois. Après le départ de l’ONG, les Béninois formés pourront pérenniser le dressage des chiens. Ces animaux sont comme des athlètes de haut niveau. Ne vous en faites pas, ces animaux seront bien entretenus.
Le budget ?
Le budget est consistant, suffisant et débloqué.
Qu’en est -il de la capacité des sapeurs-pompiers ?
C’est un aspect de la protection civile. Nous avons une agence nationale de protection civile qui travaille en synergie avec les sapeurs-pompiers. Là aussi, le diagnostic n’était pas reluisant. Je me souviens, Cotonou est plus ou moins fonctionnel ; Parakou, un jour sur deux ; Natitingou, un jour sur trois. Compte tenu de l’importance de l’objectif que le gouvernement s’est fixé dans le secours des personnes en détresse, le Groupement national des sapeurs-pompiers a bénéficié d’une attention particulière. Avec l’aide des partenaires comme le Japon, les USA, la France, l’Allemagne, et aussi des dotations du gouvernement, il a pu s’équiper. Le gouvernement a doté les sapeurs-pompiers de 5 ambulances entièrement équipées, sur budget national ; nous avons reçu 6 autres ambulances des pays amis… Vous ne pouvez pas imager ce que c’est que d’être accidenté ou d’avoir un proche, victime d’un accident. C’est des soldats qui sont formés pour assister des accidentés. En principe, chaque commune devrait être doté d’un centre de secours si on n’était pas un pays limité par ses ressources. Mais, le gouvernement a fait des efforts. Le nombre d’accidents augmente et cela ne permet pas de conster leur présence. Mais je sais qu’ils travaillent.
Le Chef de l’Etat dans le générique disait qu’après 5 ans il sera porté en triomphe. Quels sont, au niveau de votre département, les perspectives, les défis à relever pour que cela soit effectif ?
Moi aussi, j’ai le sentiment qu’après 5 ans on portera le gouvernement en triomphe. Mais je sais, la nature humaine est faite de sorte qu’on oublie qu’on vivait une situation avant d’arriver là où nous sommes. Ce qui est fait est déjà avalé, digéré. On oublie le goût et on en demande toujours plus. Mais pour être objectif, beaucoup de choses ont été faites sur le plan de la sécurité. Les citoyens en témoignent et généralement les plus faibles. Quand vous circulez à Cotonou, vous rencontrez les transporteurs qui témoignent leur satisfaction. Vous sortez de Cotonou, vous rencontrez les éleveurs, ils expriment leur satisfaction. Et le commun des mortels reconnait que notre pays est plus sécurisé qu’il ne l’était. J’ai eu des chiffres, des documents qui montrent que dans l’espace UEMOA, nous sommes parmi les premiers, le pays le plus sécurisé. Dans la CEDEAO, nous sommes parmi les meilleurs en matière de sécurité, et il y a 4 ans, 5ans, on ne pouvait pas dire cela. On n’a pas tout fait ; la satisfaction est relative, car la sécurité est une quête en permanence. La contribution des populations, des Forces de sécurité, de l’Armée doit concourir pour maintenir ce climat de sécurité pour le développement de notre pays.
Votre dernier mot
Je voudrais rendre hommage aux populations, à l’Armée, à la Police depuis l’agent à la base jusqu’au sommet, aux membres du gouvernement, et surtout au Chef de l’Etat qui nous soutient. Quand vous avez une idée, un programme, il faut forcément son soutien en conseil des ministres pour vous permettre d’exécuter le plan que vous avez établi. Je devrais rendre hommage à tous pour que perdure ce climat de sécurité. Je vous remercie.