Bénin : "Avec la Rupture, ce qui est dit est fait" dixit Hervé HEHOMEY

S’il y a un domaine du Programme d’Actions du Gouvernement dans lequel les faits parlent d’eux-mêmes, c’est bien celui des Infrastructures et des Transports. En 04 ans, des chantiers sont ouverts, plusieurs déjà achevés et d’autres en cours, changeant progressivement le visage du Bénin. Au total, 47 projets et des réformes dans les transports terrestres, maritimes et aériens. À l’heure des Moissons, il n’est donc pas superflu de faire le point des réalisations, leur évolution, le suivi qui en est fait. Pour en parler, nous recevons, Hervé HEHOMEY, Ministre des Infrastructures et des transports. Allons ici à la découverte de ce qui est fait dans ce secteur pour transformer le visage du Bénin.
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Nous sommes à l’heure des moissons mais on va repartir, disons, 4 ans en arrière pour voir d’où est-ce que nous sommes partis. Pour le quinquennat 2016-2021, le Programme d’Actions du Gouvernement a prévu la réalisation d’un nombre important de projets dans votre secteur notamment le domaine des Infrastructures et des transports. On parle de l’aménagement, du bitumage et de l’entretien des routes. Mais il y a aussi eu des réformes structurelles et organisationnelles dans votre secteur. Pourquoi avoir choisi, Monsieur le Ministre, de faire un investissement aussi massif dans le secteur des transports ?
Hervé HEHOMEY : Je vous remercie de me donner l’occasion de présenter et d’expliquer à nos concitoyens, les avancées de notre pays dans le domaine des infrastructures et des transports, depuis le 06 avril 2016. 06 avril 2016 parce qu’il s’agit là d’une date historique. C’est une date qui a inauguré une nouvelle ère de gouvernance de l’action publique dans notre pays, bien entendu, sous le leadership éclairé et très actif du Président de la République, son excellence Monsieur Patrice Talon.
Qu’il vous souvienne, le Président de la République dès sa prise de fonction a clairement affiché sa volonté et son ambition d’engager des réformes profondes pour impulser une nouvelle dynamique dans notre pays et restructurer l’économie nationale. Et conformément à cette vision du chef de l’Etat, le Gouvernement a élaboré un Programme d’Actions que nous avons dénommé « Bénin Révélé » et ce programme a été présenté aux Béninoises et aux Béninois, le 16 décembre 2016.
Et il y a une part belle au secteur des infrastructures et des transports ?
Absolument ! Le Programme d’Actions du Gouvernement a prévu un certain nombre de projets pour le secteur des Infrastructures comme vous le dites. Aujourd’hui, la nouvelle vision du gouvernement pour le développement du secteur des infrastructures et des Transports est de faire évoluer notre pays vers une plateforme de services logistiques et d’exportation. Nous allons cesser de servir que de corridor pour les autres. Nous allons vers une véritable plateforme de services logistiques et d’exportation. Et pour ce faire, il faut doter notre pays d’un système intégré d’infrastructures et des services de transport performants. La vision globale du secteur est de gérer et de développer les infrastructures et les services de transport pour soutenir la croissance économique et le bien-être social des Béninoises et des Béninois. Ce double objectif est en lien avec les piliers 2 et 3 du PAG et les axes stratégiques 4 et 7. Et donc, depuis 04 ans, nous travaillons à cela et nous continuons de travailler.
Est-ce que vous y êtes, Monsieur le Ministre ? Les Objectifs visés, après 04 ans, est-ce que vous pensez que dans ce domaine, il y a quelque chose qui a évolué ?
Je dois rappeler que dans notre secteur, le Programme d’actions du gouvernement a prévu 08 projets phares et 13 projets prioritaires. Et en 04 ans, nous avons travaillé à transformer notre pays dans le secteur des infrastructures et des transports et nos résultats sont à apprécier par rapport à cet objectif.
Comme vous le savez, il y a une forte corrélation entre le secteur des infrastructures et des transports et la croissance économique d’un pays. Nos résultats sont en lien direct avec le taux de croissance du Bénin et ce taux en 2018, pour les derniers chiffres que nous avons, était de 6,7% et en 2019 tous les spécialistes s’accordent sur un chiffre autour de 7,6%. Il s’agit de taux jamais atteints dans notre pays et qui témoignent de la vitalité de notre économie qui, aujourd’hui, est fortement tirée par les investissements dans les infrastructures.
Vous avez parlé de 08 projets phares et de 13 projets prioritaires. Si on doit faire le point, Monsieur le Ministre, en 04 ans, où est-ce que nous en sommes ? Est-ce que vous pensez que les infrastructures qui vont servir de courroie de transmission et de corridors pour qu’on atteigne beaucoup plus la croissance économique visée par le Gouvernement, est-ce que nous y sommes, Monsieur le Ministre ?
Je pense que tous les Béninois conviennent aujourd’hui que nous sommes sur la bonne voie. Et le secteur des Infrastructures et des transports contribue énormément au développement durable et équilibré de l’espace national. Vous savez, lorsque vous allez dans nos contrées, lorsque vous allez dans ce que nous avons convenu d’appeler le Bénin profond, que vous interrogez les populations, sur leurs besoins, leurs priorités, généralement les gens vous disent que nous avons besoin de routes. Faites-nous la route qui mène chez nous. Faites la route qui passe dans notre village. Au-delà de cet aspect de désenclavement que les infrastructures apportent dans nos régions, il y a également que la réalisation des infrastructures a un impact économique certain.
Combien de kilomètres de routes prévoyaient le PAG ? A l’heure du bilan, aujourd’hui, nous en sommes à combien ?
Aujourd’hui, globalement, le bilan est satisfaisant parce que nous avons achevé 771 kilomètres de routes bitumées. Nous avons aujourd’hui 1385 kilomètres de routes en chantier en cours d’exécution, véritablement en cours d’exécution et nous avons 445 kilomètres de routes qui sont aujourd’hui en cours de démarrage. Quand je parle de démarrage, c’est que les marchés sont signés, les installations de chantiers sont en cours, les implantations faites.
Il ne reste qu’à lancer en fait ?
C’est même déjà lancé. C’est au démarrage. Nous, on appelle ça phase de démarrage. Lorsque je parle de routes en chantier, ce sont les routes dont les taux d’exécution ont déjà dépassé les 30 à 40%. Et donc, ça fait globalement aujourd’hui 2600 kilomètres de routes impactées par la mise en œuvre du PAG. Pour revenir parce que vous nous parlez de bilan, il faut donner tous les chiffres, nous avons 502 kilomètres de routes pour lesquelles nous recherchons des financements. Nous nous préparons pour.
Prévues pour ce quinquennat ?
Absolument ! Nous avons élaboré le Programme d’actions du Gouvernement en fonction de nos capacités à mobiliser les ressources, en fonction de nos capacités à faire face aux travaux et donc, il n’y a pas de raisons qu’avant la fin du quinquennat, les 500 kilomètres de routes, le reste, ne soient exécutées.
Vous l’avez dit. Les résultats sont là, palpables, visibles. Parlez-nous un peu des grandes réussites que vous avez eues dans ce domaine, je veux parler des projets phares.
Vous savez, lorsque nous lançons un chantier dans une région, il y a un entrepreneur qui signe un marché. Cet entrepreneur, pour la mise en œuvre du projet, recrute des ingénieurs, recrute de la main d’œuvre. Ça crée de l’emploi. Nous créons de l’emploi. Mieux que ça, l’entrepreneur, généralement, n’est pas spécialiste de tous les domaines, il fait appel à des sous-traitants. Et comme c’est un chantier routier, il a peut-être des travaux de déplacement de réseaux, des travaux d’aménagements paysagers. Cet entrepreneur fait travailler d’autres acteurs économiques. Il s’approvisionne en sable, en ciment, en gravier, en fer à béton et autres. Il fait tourner des commerces. Et mieux, il anime l’économie locale jusque dans son dernier maillon. Je n’en veux pour preuve que les bonnes dames qui préparent à manger sur les chantiers. Vous savez, ça anime l’économie locale et ça a un impact direct. Et parfois, lorsque les chantiers finissent, ces acteurs économiques du dernier maillon de la chaîne se demandent comment ils se reconvertissent. C’est pour vous montrer que nos chantiers ont un impact direct sur le bien-être, sur le développement économique du pays.
En termes de résultats, je vais commencer par l’un des projets qui, aujourd’hui, fait l’objet d’admiration de beaucoup de Béninois. C’est le projet « Route des pêches ». La « Route des pêches » est un projet que nous avons vu à notre arrivée. C’est un projet qui était en cours de démarrage. Le chantier tel qu’il était prévu ne correspondait en rien à nos exigences. Aujourd’hui, le Chef de l’Etat nous a instruits à l’effet de construire des routes solides et des routes durables. Et, au-delà de la solidité et de la durabilité, nous construisons aujourd’hui, des routes agréables et confortables. Et donc, le projet « Route des pêches » a été redimensionné. Nous avons revu les profils en travers. Nous avons recalculé les structures de chaussée et nous avons maintenant conçu un programme confortatif qui prévoie l’éclairage.
L’éclairage n’était pas du tout prévu sur cette voie. Et aujourd’hui, c’est du « deux fois deux » totalement confortable et nous avons prévu l’éclairage sur tout le linéaire. Il est agréable aujourd’hui de circuler la nuit sur cet axe. Il est prévu quelques aménagements paysagers pour agrémenter parce que la route est également un lieu d’agrément. Nous sommes à 93% de réalisation sur la première phase de ce projet et pour ne pas faire les choses à moitié parce que nous ne faisons rien de façon inachevée, nous ne faisons rien à moitié, nous avons signé en mars dernier, il n’y a pas si longtemps que ça, le marché avec une entreprise qui doit réaliser la suite.
Vous voulez parler de la deuxième phase ?
De la deuxième phase. La première phase du projet part du carrefour Erevan jusqu’à Adounko, soit environ, 12,500 kilomètres. Aujourd’hui, nous allons quitter Adounko, jusqu’à la bouche du roi. La bouche du roi, c’est à Grand Popo. C’est-à-dire que nous traversons Avlékété, nous traversons Ouidah par la « Porte du Non Retour », nous allons faire des bretelles qui permettent de rejoindre la route nationale inter-état numéro 1, l’actuelle route Cotonou-Lomé. Une bretelle partira de Adounko pour aller à Cococodji ; la deuxième bretelle va quitter Avlékété pour Pahou. Il y a une troisième bretelle, mais ce n’est pas vraiment une bretelle. C’est une route que nous avons dénommée la « Route de l’esclave » qui part de « la Porte du Non Retour » et qui pénètre dans la ville de Ouidah et qui a un volet touristique. Nous faisons cette route de l’esclave en synergie avec le ministère du tourisme.
Nous avons réalisé, et ça c’est quasiment fini, la reconstruction de la route Porto-Novo-Akpro-Missérété. La route Porto-Novo-Akpro-Misséré, c’est une très belle réalisation. Ça fait 12 kilomètres en deux fois deux voies.
Vous en parlez avec fierté ?
Oui. Parce que c’est une route que nous avons vraiment conçue, nous avons prévu tous les aménagements. Nous avons fait l’éclairage parce qu’aujourd’hui, comme je vous l’ai dit, nous faisons des routes durables, nous faisons des routes solides, mais nous faisons également des routes agréables et confortables. Donc, il y a cet aspect d’aménagements paysagers et d’éclairage et tous les équipements de sécurité routière sont prévus sur cette route-là. Aujourd’hui, nous sommes quasiment à la fin du chantier pour cet axe. il y a d’autres chantiers dans Porto-Novo, mais je reviendrai là-dessus. Mais pour cet axe, aujourd’hui, nous sommes à 93% de réalisation. Donc bientôt ce chantier sera totalement achevé.
Mais, en principe, ce chantier doit continuer jusqu’à Adja-Ouèrè, Monsieur le Ministre.
Oui, ce chantier continue jusqu’à Adja-Oèurè mais Je vous parle de la traversée de Porto-Novo qui a un caractère urbain. Les routes, lorsqu’elles sont en zone urbaine, lorsqu’elles sont des traversées, obéissent à des exigences d’aménagement qui sont autres que les routes en rase campagne. C’est pour ça que je me suis appesanti sur ça. Sinon le projet comprend non seulement la traversée de Porto-Novo jusqu’à Akpro-Missérété mais comprend également Pobè-Adja-Ouèrè et c’est dans un autre marché. C’est pour cela qu’on parle de Missérété jusqu’à Pobè. A côté de ça, il y a la Rocade de Porto-Novo.
Mais j’aurai du plaisir à vous parler du pont de Womè. Le pont de Womè qui est une infrastructure que nous avons réalisée sur financement de l’Union européenne. Il y a eu des essais de solution plutôt malheureux dans le passé et qu’il vous souvienne que des Béninois ont perdu leur vie. Nous, nous avons pris les choses au sérieux. Nous avons dimensionné un ouvrage conséquent et aujourd’hui, il fait la fierté du Bénin. Il fait la fierté de la coopération avec l’Union Européenne. C’est un pont qui est complètement achevé et mis en service et nous l’appelons le Pont de l’Alliance.
Après le pont de Womè, il y a le pont de Tovègbamè. Tous ceux qui sont de la région de l’Ouémé et un peu au-delà vers Agonlin savent que ce pont est un pont stratégique et très important. C’est un pont qui, aujourd’hui, permet le désenclavement de toute cette région et facilite la mobilité sur cet axe Dangbo- Kpédékpo. Ce pont, il est complètement achevé. Nous appelons réception provisoire cette activité technique que nous faisons pour voir si l’ouvrage est conforme à toutes les spécifications techniques ; si l’ouvrage est conforme aux cahiers des charges et nous faisons les essais de charges. C’est-à-dire qu’on fait passer sur cet ouvrage les sollicitations pour lesquelles l’ouvrage a été dimensionné pour s’assurer que tout va bien et que nous pouvons livrer à la circulation.
À l’étape actuelle, est-ce que vous nous garantissez un travail impeccable ?
Nos travaux sont toujours de qualité. A l’heure de la rupture, on ne permet plus aux entrepreneurs de faire du mauvais travail. Nous avons des missions de contrôle. Nous avons une procédure de contrôle à l’interne qui permet de faire le contrôle du contrôle. Nous faisons des descentes et souvent à l’abri des caméras d’ailleurs. Et nous regardons si les ouvrages sont exécutés conformément aux prescriptions des cahiers de charges. Et en termes de dimensionnement, vous avez vu que nous dimensionnons autrement nos routes. La « Route des pêches » dont j’ai parlé tantôt est une route dont le dimensionnement initial n’était pas conséquent. Nous avons déjà vu, dans ce pays, des ouvrages réalisés et qui ont connu des dégradations après deux ou trois ans.
Vous construisez pour l’avenir ?
Nous construisons pour la durée. Nous construisons pour l’avenir. Nous construisons pour le confort des usagers.
Parlons maintenant du pont que vous avez réalisé sur le fleuve Affon.
Ah Oui ! Le fleuve Affon. Les Populations de la Donga vous diront qu’il s’agit d’un ouvrage très, très important pour leur quotidien et cet ouvrage nous l’avons réalisé. Nous l’avons même réalisé sur budget national. Donc c’est un pont totalement financé sur budget national et réalisé par une entreprise nationale. Là, nous avons prouvé que l’expertise nationale peut être sollicitée pour réaliser de tels projets.
Après ça, nous avons réalisé une série de 15 ponts métalliques sur des pistes et routes en terre. Les ponts métalliques sont ces ponts qui ont cette particularité d’être faciles de montage et d’être très efficaces en matière de portée et de traversée. Nous en avons installé 15, répartis sur toute l’étendue du territoire national.
Au-delà de ces projets, je vais vous parler du projet du boulevard de la Marina. Nous l’avons intitulé « Aménagement de l’axe routier autour du Port ». Son nom que nous lui donnons couramment, c’est le boulevard de la Marina. Et là, il faut saluer la vision du chef de l’Etat qui a très tôt compris que cet axe que personne ne voyait aussi grand (parce que c’est maintenant que les Béninois ont vu qu’on pouvait faire deux fois quatre voies, c’est-à-dire 8 couloirs de circulation), il faut louer cette vision, cette clairvoyance du chef de l’Etat qui a vu qu’on peut dimensionner autrement une telle voie. Et aujourd’hui, nous avons le plus beau boulevard du pays qui est en train de se construire et sera livré à fin juillet, donc très bientôt. Aujourd’hui, nous avons déjà fini tout ce qui est terrassement, les ouvrages d’assainissement sont réalisés dans leur large majorité.
Fin juillet en prélude au 1er août peut-être ?
(Commentaire sur images) Voilà les images, regardez un peu ce que nous mettons comme structure de chaussée. Aujourd’hui, il y a les excavations qui sont faites et qui montrent ce qui avait été fait. Et vous voyez que nous avons, aujourd’hui, démontré avec ce chantier, la nouvelle façon de construire la route au Bénin. Nous sommes en train de démontrer. Et là, tous les élèves de l’EPAC (école de formation en Génie Civile, NDLR), on les invite à venir voir comment est-ce que nous dimensionnons nos chaussées. Aujourd’hui, nous réalisons les choses avec beaucoup plus de professionnalisme, beaucoup plus d’expertise. Et je dois dire sur ce chantier que nous avons des profils en travers variables. Nous partons du carrefour Erevan avec un profil en travers 2×2 voies jusqu’à hauteur de l’ex-hôtel Marina. De l’ex-hôtel Marina, jusqu’au centre international des Conférences, nous passons à 2×3 voies, 06 couloirs de circulation. Et du Centre international des conférences jusqu’à l’hôtel Ibis, nous passons à 03 voies côté mer c’est-à dire côté sud et 04 voies côté nord. Ça fait 07 couloirs de circulation. Et maintenant, à partir de l’hôtel Ibis sur un linéaire de 03 kilomètres jusqu’à la direction générale du Port autonome de Cotonou, nous passons à 02X04 voies, donc 08 couloirs de circulation. Cette route a deux vocations. Elle a une vocation portuaire et la structure a été dimensionnée en fonction et une deuxième fonction de route urbaine. Nous desservons le trafic portuaire et il y a également la desserte urbaine que nous assurons. Personne n’avait imaginé qu’on pouvait faire 08 couloirs de circulation. Et là, franchement nous aurons dans quelques mois, disons fin juillet, un beau boulevard.
Pour accueillir le 1er août sans doute ?
Oui ! Il est prévu le champ du défilé du 1er août sur ce boulevard. Et d’autres aménagements sont prévus et pilotés par le ministère du cadre de vie et qui prennent en compte l’esplanade de l’Amazone, tout le champ de foire et d’autres aménagements pour un ensemble complet. Au-delà de cette route sur laquelle nous avons achevé de démontrer que nous avons une autre façon de faire la route aujourd’hui, il y a le projet de bitumage de la route Natitingou-Boukoumbé-Korontière.
Déjà achevé ?
Complètement achevé, réceptionné et mis en service. Mais ce qui est important de dire sur ce projet est que c’est un projet sur lequel nous avons battu tous les records.
Voilà Korontière-Boukoumbé-Natitingou, vous l’avez dit sur d’autres plateaux, Monsieur le ministre, c’est l’une des plus grandes fiertés du gouvernement auquel vous appartenez.
Ce chantier est une fierté. Une fierté à tout de point de vue, une fierté nationale. Une fierté nationale en ce sens que comme vous-même vous le voyez, nous avons utilisé toutes les techniques de construction les plus performantes. Nous avons taillé dans la roche ; nous avons exécuté les travaux avec tout ce qui est aujourd’hui moderne en termes de réalisation de route. Ce qui est encore à souligner en termes de fierté, c’est ce que nous avons battu les records de gestion de projets en matière routière.
C’est-à-dire ?
Nous avons développé tout le cycle de projet. Nous avons fait la programmation. Nous avons fait l’identification. Nous avons fait la formulation. Nous avons recherché le financement. Nous avons exécuté le projet et donc nous avons fait l’évaluation. C’est ce que nous appelons dans notre jargon technique, le cycle de projet. Nous avons développé un cycle complet de projet et nous l’avons fait en moins de 03 ans. Ce qui est important de savoir, c’est que nous l’avons fait en moins de 03 ans. Habituellement, dans notre pays, les cycles de projets c’est 05 ans, c’est 07 ans. Vous démarrez un projet aujourd’hui, c’est peut-être pour 07 ans. Avec les nouvelles exigences du gouvernement, avec la vision du chef de l’Etat, lorsque nous démarrons un projet, nous respectons les chronogrammes. Quand un projet est prévu pour 30 mois, croyez-moi, les 30 mois sont respectés. Et si d’aventure, parce que nous n’avons pas encore connu de cas, si d’aventure, un entrepreneur se révélait indélicat ou défaillant, nous allons lui appliquer simplement les textes. Les textes prévoient des sanctions en cas de dépassement de délais, en cas de non-respect des engagements. Aujourd’hui, nous travaillons avec une grande rigueur.
Et c’est cette rigueur qui amène le gouvernement à obtenir tous ces résultats que nous avons et qui vous rendent si fier, Monsieur le Ministre ?
Vous savez, on ne fait rien de bon sans la rigueur. Et aujourd’hui, nous avons un chef qui est rigoureux ; un chef qui suit tous ses projets. Et nous aussi, nous sommes obligés. Nous suivons le rythme et tous les chantiers sont suivis de façon hebdomadaire. Moi, dans mon ministère, les directeurs techniques me rendent compte de façon hebdomadaire. Et donc je n’attends pas, nous n’attendons pas que le projet aille au bout avant de constater qu’il y a des difficultés. C’est vrai, sur certains chantiers, nous connaissons quelques difficultés, notamment ici à Calavi-Kpota-Ouèdo, nous avons quelques difficultés avec l’entreprise dont l’organisation n’était pas satisfaisante mais nous avons pris des mesures. Le plus important c’est de prendre des mesures pour faire face à la situation. Aujourd’hui, nous avons pris des mesures et le chantier est en train de redécoller. La même situation sur Dassa-Savalou-Djougou. Nous avons pris des mesures, nous avons pris les ordres de service qu’il faut pour demander à cette entreprise de se conformer aux cahiers des charges. Et aujourd’hui, les choses semblent aller dans le bon sens.
Et à Calavi-Ouèdo, bientôt le soulagement au niveau des populations ?
Les choses ont commencé à bouger sur le chantier.
Il y a la pluie qui s’annonce, Monsieur le Ministre
Oui, la pluie s’annonce mais le gouvernement a déjà anticipé sur ces choses-là. Nous anticipons.
Pour parler de projets que nous avons initiés et qui n’étaient pas prévu au PAG, c’est cette partie de la route Pahou-Tori où il y a un ouvrage qui est là et qui n’a jamais été construit. Aujourd’hui, nous avons déjà signé un contrat avec l’entreprise pour reconstruire entièrement ce pont. L’entreprise est à pieds d’œuvre, les installations du chantier sont en cours. C’est vous dire que nous suivons tout et nous veillons à tout. Nous avons déjà vu l’année dernière l’impact de la saison des pluies sur le réseau. Des corrections ont été apportées et vous verrez cette année qu’il y aura une nette amélioration dans les questions de mobilité de nos concitoyens.
On va aborder maintenant l’autre phase, les axes du projet phare N°8, Monsieur le Ministre.
Le projet phare N°8 qui est un ensemble de 14 axes routiers. Nous l’avons mis sous le vocable projet phare N°8 mais ça regroupe en fait 14 axes routiers, 14 projets si vous voulez.
Et de ces 14 projets, combien sont entamés, combien sont achevés, combien sont en cours de démarrage ?
Aujourd’hui, il est heureux de constater que sur les 14 axes de ce projet, nous avons déjà entamé 13. Et en termes de linéaires, ça fait 1213 kilomètres sur 1362. Nous sommes globalement à plus de 89%. 04 ans après, nous sommes à 89% et il ne reste pas grande chose. Le dernier projet de cet ensemble qui est la route Kota-Kouandé-Péhunco, cette route très chère aux populations des 2KP, aux populations de Kouandé. Le gouvernement recherche activement le financement pour engager ce projet. C’est une route sur laquelle nous avons déjà eu un premier montage.
Aujourd’hui, les études sont terminées. Nous sommes en phase de mobilisation de financement et tout le gouvernement, le ministre des finances en tête, se mobilise pour trouver le financement pour cette route. Je voudrais profiter de cette occasion pour dire aux populations des 2KP que cette route est prise en compte par le gouvernement. Cette route fait l’objet de beaucoup d’attention de la part du Chef de l’Etat et de tout son gouvernement et que, bientôt de bonnes nouvelles seront annoncées.
Alors, cet ensemble de 14 axes regroupe beaucoup de routes. J’ai parlé de la route Dassa-Savalou-Djougou. Il y a la route Zangnanado-Banamè avec ses deux bretelles Covè-Banamè et Koguédé-Zakpota. Il y a la route Kétou-Savè qui est une route très chère aux populations de kétou et de Savè, les populations Nagot de façon globale. Une route qui, pendant longtemps, est restée à l’état de projet et que le gouvernement est en train de réaliser aujourd’hui. Le gouvernement a mobilisé le financement avec la coopération brésilienne et aujourd’hui, les travaux avancent. En termes d’avancement physique sur le terrain, nous sommes déjà à plus de 20%, ce qui est important.
Il y a les routes autour d’Abomey. C’est un ensemble de routes. Il y a Abomey-Agbangnizoun, Djidja-Abomey, Lalo-Toffo, Lalo-Agbagnizoun. Aujourd’hui, ces travaux avancent et connaissent une très bonne évolution. Il y a la route Dassa-Savè-Parakou.
Vous savez, j’ai dit tantôt que nous avons une vocation de plateforme de services logistiques et d’exportation. Et cette vocation nous exige des corridors en tout temps en bon état. La route nationale inter-Etat N°2 est notre principal corridor et nous faisons tout pour que ce principal corridor soit en tout temps, en bon état de praticabilité. Aujourd’hui, toutes les attentions du gouvernement sont focalisées sur la qualité de nos corridors. Le deuxième bras qui part de Dassa- Savalou- Djougou et qui va à Porga est déjà en chantier de réhabilitation. Donc, nous avons lancé la réhabilitation et le renforcement. Il n’y a pas que la réhabilitation. Il y a le renforcement parce que, je vous ai toujours dit et je vous le redis, nous construisons des routes durables. Nous sommes en train de renforcer le tronçon Dassa-Savè-Parakou. Le chantier est aujourd’hui en cours et suit son cours.
La Route Guessou Sud-Fô-Bourré-Sinendé.
Exactement ! On a lancé cette route qui était très attendue. C’est avec le gouvernement du Président Patrice Talon que nous leur apportons cette infrastructure. C’est la première fois qu’on fait des travaux de bitumage de routes dans cette région et ça a été une grande fête le jour du lancement de ces travaux. Les travaux ont démarré. Comme à notre habitude, nous ne lançons un chantier que quand nous sommes prêts à démarrer les travaux. L’entreprise est déjà à pied d’œuvre. Les engins de terrassement sont déjà à l’œuvre.
Il y a également Péhunco-Djougou-Banikoara ?
Ça c’est une route que certains appellent la cotonnière. C’est la Banque africaine de développement, Bad, qui finance cette route. Aujourd’hui, nous sommes en phase de sélection des entreprises chargées des travaux. Il y a 04 lots globalement sur ce projet. Il y a 03 lots qui sont financés par la Banque africaine de développement et le dernier lot qui est financé par la Banque Ouest-africaine de développement. Tous les financements sont bouclés et nous avons eu la ratification des prêts. Aujourd’hui, nous sommes en phase de sélection avancée et visiblement le démarrage des travaux est prévu pour le début du semestre prochain.
Monsieur le Ministre, il y a quand même ce projet qui tenait à cœur au gouvernement, je ne sais pas si c’est toujours d’actualité, le projet contournement nord de Cotonou.
Le Contournement nord de Cotonou est un projet d’envergure. C’est un projet qui peut s’inscrire dans les plus grandes infrastructures dans la sous-région. C’est un projet qui nous prendra globalement 500 milliards de nos francs. 500 milliards, c’est conséquent. Lorsque vous êtes en face de projets conséquents, de projets complexes, on fait les choses avec beaucoup plus de minutie. Nous étions partis pour une mise en concession de l’ouvrage, c’est-à-dire que nous recrutons un concessionnaire qui réalise l’ouvrage, l’exploite pendant un délai convenu et le rétrocède à l’Etat. Dans cette optique, nous avons lancé les études techniques détaillées. Les études ont été réalisées. Nous avons fini la phase d’études dans le contexte d’une concession. Nous avons même lancé l’appel d’offres pour recruter le concessionnaire. Nous avons obtenu à la sortie de la première phase, 03 entreprises. A l’issue de cette phase d’études, nous avons fait le montage financier. Et le montage financier, tel qu’il ressortait des études, exigeait une subvention de la part du gouvernement de l’ordre de 50%. Le gouvernement a analysé la question. Le gouvernement a discuté avec tous ses partenaires et au final nous avons conclu que cette procédure n’était pas avantageuse pour notre pays. Et donc, nous avons renoncé à la concession et nous avons opté maintenant pour la maîtrise d’ouvrage classique. Et lorsque vous optez pour la maîtrise d’ouvrage classique, vous faîtes des études d’approfondissement ; des études d’approfondissement que devrait faire le concessionnaire s’il était retenu. Donc, nous avons signé un contrat avec un grand bureau d’études. Le bureau qui avait fait les premières études pour l’approfondissement des études. Et visiblement, dans ce contexte de maitrise d’ouvrage classique, nous allons démarrer les premiers ouvrages de ce contournement d’ici la fin de l’année.
Vous annoncez aussi la construction très prochainement d’une autoroute entre Sèmè-Podji et Porto-Novo. Monsieur le ministre, est-ce que ce n’est pas trop beau pour être vrai ?
Nous n’avons jamais vendu de rêve. Nous avons toujours réalisé ce que nous disons. Tous les projets du gouvernement sont des projets étudiés ; des projets pour lesquels les faisabilités ont été établies. C’est la preuve que sur ce projet d’autoroute Sèmè-Porto-Novo, nous avons déjà les études. Voyez-vous, nous avons une idée précise de ce que sera l’ouvrage. Ça veut dire que toutes les phases des études ont été déjà abordées. L’avant-projet sommaire est réalisé, l’avant-projet détaillé est fait. Aujourd’hui, nous sommes en train de préparer les dossiers d’appel d’offres pour la sélection des entreprises de construction, et nous avons une idée exacte de ce que sera l’ouvrage. Nous savons à quoi il va ressembler. Tous les détails techniques et tous les contours techniques de l’ouvrage sont maitrisés. Nous techniciens, lorsque nous maîtrisons les contours de l’ouvrage, nous passons la main aux financiers qui nous aident à rechercher les financements. Le gouvernement est mobilisé pour la recherche de financement et les choses vont bon train. Les dernières nouvelles que j’ai eues sont plutôt rassurantes.
Ce n’est donc pas une annonce politique ?
Ce n’est pas une annonce politique puisque c’est du palpable. Les Béninois aussi suivent et lorsque nous aurions lancé les appels d’offres, les Béninois sauront. Ce n’est pas des questions sur lesquelles on peut faire économie de vérité.
C’est vrai que vous avez initié également un certain nombre de projets qui n’étaient pas prévus au Programme d’Actions du Gouvernement et que vous avez exécutés.
Le Chef de l’Etat et son gouvernement sont à l’écoute des populations. Il y a eu certains projets pour lesquels nous n’avons pas prévu la réalisation au Pag, mais qui se sont révélés importants pour les populations. Il y a également que nous avons eu à gérer certaines urgences. Vous n’avez pas oublié que le pont de Malanville s’est écroulé en 2018 et on a dû, de façon urgente, intervenir et promptement. Nous avons reconstruit ce pont et, là également, nous avons battu un record. Nous avons d’abord créé un couloir de passage, des ouvrages de passage pour ne pas affecter notre principal corridor parce que n’oubliez pas que la Route nationale inter-Etat N°2 est l’un de nos principaux corridors. Et donc, nous ne pouvions pas nous permettre de laisser les choses traîner sur ce corridor. Le gouvernement a réalisé très rapidement et très promptement un pont.
Et quels autres projets avez-vous encore réalisé ?
Les population d’Adjarra ont sollicité le gouvernement et ont démontré l’intérêt économique du projet. Vous savez, Adjarra c’est une commune voisine du Nigeria et en termes d’intérêt économique, le projet présentait des avantages et le gouvernement a accédé à cette requête. Et nous avons mobilisé les financements dans un délai record. Nous avons fait les procédures de sélection de l’entreprise et nous avons lancé les travaux. Les travaux sont en cours à l’heure où je vous parle. Nous avons fait ça.
J’ai parlé du pont sur le lac Toho qui est entre Pahou et Tori. Il y a également des travaux que nous avons réalisés dans le département du Mono à Bopa pour construire un pont à Djidjozoun. Nous en avons fait dans les Collines à Bétékoukou. C’est autant d’ouvrages qui n’étaient pas prévus au PAG.
La route Lokossa-Dévé-Aplahoué est une route qui était prévue au Programme d’Actions du gouvernement. C’est une route que nous avons lancée et là également les procédures ont été très, très vite.
Vous me permettrez de parler de la route Bétérou-Tchaourou-Frontière du Nigeria. C’est une route que nous sommes en train de réaliser en deux phases. Une première phase a été consacrée à la réalisation des deux ouvrages. Il y a le pont sur l’Okpara qui est un ouvrage impressionnant et il y a également le pont à Alafiarou que nous avons réalisé avec un linéaire de 10 kilomètres de route dans la première phase. Ces deux ouvrages sont totalement réalisés et livrés à la circulation. Mais la route faisait un linéaire de 76 kilomètres. Dans ces 76 kilomètres nous avons fait les 10 kilomètres et il reste donc 66 kilomètres que nous sommes en train de réaliser avec la Banque Islamique de développement. Je voudrais profiter de cette occasion pour remercier nos partenaires de la Banque Islamique de développement pour la célérité, les diligences qui ont été faites pour le démarrage au plus tôt de ce chantier. C’est un chantier qui est au démarrage et nous n’avons pas eu l’occasion de faire un lancement officiel à cause de la crise sanitaire que nous traversons. Mais l’entrepreneur est déjà à pieds d’œuvre.
Ce qui est certain, Monsieur le ministre, c’est qu’il y a, dans le domaine des infrastructures et des transports, plusieurs réalisations à votre actif. Nous ne pourrons pas toutes les évoquer…
Mais vous allez me permettre de parler d’un ouvrage, qui n’était pas prévu au PAG, qui est très important et qui va contribuer à la structuration de la circulation autour de Cotonou. C’est le deuxième pont de Womè. Nous avons parlé du 1er pont de Womè que nous avons réalisé avec satisfaction grâce à la coopération avec l’Union européenne. Aujourd’hui, le Bénin, le budget national lui-même finance un deuxième pont d’envergure même un peu plus qui va atterrir au niveau du carrefour Aglouza.
Monsieur le ministre, on dit que, sous la rupture, les routes coûtent un peu plus cher. On parle notamment de Wadon-Médédjonou-Porto-Novo, 18 kilomètres pour 36 milliards, alors que Fô-Bourré Sinendé a coûté 60 milliards pour 60 kilomètres ?
C’est une mauvaise polémique et ceux qui entretiennent cette polémique ont besoin d’explications et nous allons leur expliquer
Oui, allez-y !
Lorsque vous voulez construire une route, il y a ce que nous appelons la structure de chaussée. Il y a ce que l’on commande. Et il y a les objectifs que l’on se fixe. Je vous ai dit que nous construisons des routes durables, des routes solides. Et au-delà d’être durables et solides, nous construisons des routes confortables et agréables. La structure de chaussée est déterminante dans la robustesse d’une infrastructure. La structure de chaussée a un impact direct sur le coût de l’ouvrage. Je vous ai dit que, déjà sur la route des pêches, nous avons vu un projet avec une structure de chaussée qui ne va pas durer.
Visiblement, ça ne durera pas. C’est un peu ce qui a été fait dans le passé sur Ouidah-Tori. Vous allez à Ouidah-Tori aujourd’hui, il n’y a plus de route. Nous, on ne veut pas travailler de cette façon.
Nous sommes, aujourd’hui, dans des structures de chaussée composées de matériaux de roche. C’est de la roche que nous utilisons aujourd’hui. Si vous regardez nos chantiers, vous ne voyez plus beaucoup de latérite. Les structures de chaussée avec des couches de base en latérite, nous avons dépassé ça. Nous sommes avec des structures en matériaux issus de roches. Ce n’est pas le même coût.
L’autre chose, il y a la géotechnique. Le support. Lorsque vous faites allusion à Wadon-Adjarra et Fô-Bourré-Sinendé, je vous fais observer que c’est la même entreprise. C’est le même marché global. Donc il y a la structure de chaussée qui est fonction du sol. Le sol de Adjarra, c’est de la terre de barre. A Fô-Bourré-Sinendé, nous avons une latérite autrement constituée. Donc le dimensionnement tient compte du support. Lorsque vous traversez une zone urbaine, vous avez des exigences. Il y a des obligations en termes d’aménagement, en termes d’assainissement. Vous êtes obligés d’assainir par des caniveaux latéraux une voie urbaine. Vous n’avez pas la même exigence pour une route en rase campagne. Vous êtes obligés d’éclairer. Les 18 kilomètres de Wadon-Adjarra sont éclairés. Il y a des lampadaires solaires sur tout le linéaire, c’est un peu comme sur la route des pêches. Lorsque vous rentrez dans Guessou-sud, toute la traversée est éclairée, mais à la sortie de Guessou-sud, on n’a pas cette exigence.
On vous a compris Monsieur le Ministre.
Mais il faut quand même que j’explique pour que les Béninois comprennent une fois pour toute que le coût de la route est fonction de la structure de chaussée et des aménagements ainsi que des équipements. Lorsqu’on est en zone urbaine, on a, par exemple, les expropriations. Lorsque vous travaillez en zone urbaine, il y a toutes les chances que vous cassez des maisons ou que vous frappez de reculement certains riverains. Ça a un coup. L’autre source de dépenses en termes d’aménagement urbain, c’est que parfois on n’a pas l’exutoire à côté. L’exutoire, c’est là où on jette les eaux. Quand vous faites l’assainissement d’une route urbaine, vous assainissez avec des caniveaux. Mais vous trouvez l’exutoire, vous amenez les eaux là où il faut. On ne jette pas les eaux n’importe où.
En matière de construction routière, le coût des travaux est également fonction du lieu d’approvisionnement des agrégats. Si vous êtes à Cotonou et que vous devez aller chercher les matériaux issus de roches à Dan ou à Dassa, ça fait plus de 200 kilomètres et lorsque vous êtes à Fô-Bourré et que c’est juste à Bembèrèkè que vous irez chercher, ce n’est pas le même coût.
Votre ministère, au Programme d’actions du gouvernement, ce n’est pas que les infrastructures, ce n’est pas que la construction des routes. C’est aussi des réformes structurelles et organisationnelles dans plusieurs secteurs. Monsieur le ministre, au niveau des transports aériens, qu’est ce qui a été fait ?
Au niveau du transport aérien nous avons fait beaucoup de choses.
Mais vous n’avez pas construit l’aéroport de Glo-Djigbé ?
Je vous dirai que nous sommes en train de construire l’aéroport parce que l’aéroport, on ne se lève pas du jour au lendemain pour le construire. Il faut faire des études. Il y a des phases bien précises dans ce genre de projet qui est également un projet complexe. Notre aéroport de Glo-Djigbé sera l’un des plus modernes de la sous-région. C’est un projet complexe de l’ordre de 500 milliards (de Francs CFA, NDLR). Lorsqu’on est en face d’un projet complexe, de projets économiquement structurants, il y a des exigences à observer. Pour ce projet, nous avons fait les études. Les études sont bouclées. Nous avons fini la phase de libération du site. La phase de libération du site n’était pas une activité évidente au départ. Le gouvernement a financé. Il a fallu l’implication personnelle du Chef de l’Etat qui a pris sur lui de discuter, de dialoguer avec les propriétaires terriens et qui leur a expliqué le bien fondé du projet. L’avantage que le peuple Béninois a et l’avantage qu’eux-mêmes originaires de la localité ont.
Oui mais depuis ce temps rien n’a bougé. A quelle étape sommes-nous justement, Monsieur le Ministre ?
Les études sont complètement bouclées. La libération du domaine, les dédommagements sont faits globalement. Il reste quelques propriétaires. Tout est réuni et les dernières procédures du financement sont en cours.
Au-delà de cet aéroport, nous avons restructuré le secteur de l’aviation civile au Bénin. Nous avons restauré l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC, ndlr), dans son rôle de superviseur. Aujourd’hui, l’Anac s’occupe de la supervision du secteur. Nous avons créé une nouvelle société que nous appelons la Société des Aéroports du Bénin (SAAB). Cette société est chargée de gérer tous nos aéroports et aérodromes. Aujourd’hui, à l’aéroport de Cotonou, nous avons la direction qui n’est pas la direction de l’Anac. Donc, les choses sont bien séparées. Et nous avons donné à cette société, le rôle de la gestion de nos aérodromes y compris l’aéroport de Tourou, l’aérodrome de Kandi, Savè, Porga. Donc, c’est la Saab qui gère aujourd’hui tout ça. La Saab aura également à gérer la mise en exploitation de l’aéroport de Tourou.
Au-delà de cette réforme qui consacre l’Anac dans son rôle de superviseur, nous avons sorti le Bénin de la liste noire de l’Union européenne. Le Bénin était sur une liste noire de l’aviation. Depuis 2016, ça fait partie de l’une de nos premières actions.
Quand nous sommes arrivés, nous avons vu que le Bénin était sur une liste noire de l’Union Européenne et il était pour nous inadmissible de laisser les choses traîner. Donc, nous avons tout de suite corrigé les points de faiblesse de notre aviation pour nous mettre aux standards. Ce qui nous a valu le retrait du Bénin de cette liste noire. Nous avons aujourd’hui, l’ambition de donner à notre aviation, une autre image. Une image qui va accompagner le tourisme. Et dans cette vision, nous avons vu que le calendrier de construction de Glo-Djigbé doit nous amener à 04 ou 05 ans. Donc 04 ans de chantiers et 01 an de mise en service, exploitation, tests et autres. Donc, le gouvernement a décidé de rénover et de moderniser l’aéroport de Cotonou. Nous sommes en train de tout refaire à Cotonou. L’aérogare est en plein chantier. Les travaux de la piste ont démarré. Nous allons refaire complètement la piste et la mettre aux standards internationaux tant dans sa résistances que dans ses profils en travers comme en long. Nous sommes en train de reconstruire carrément dans la modernité l’aéroport de Cotonou. Nous avons revu tous les systèmes d’information de l’aéroport. Les choses sont entrain d’être reprises. Tous les équipements de signalisation, d’informations sont en train d’être repris. Nous avons surtout travaillé sur la sûreté. Nous avons lancé un appel d’offres pour recruter un opérateur de rang international pour s’occuper de la sûreté à l’aéroport de Cotonou.
La procédure d’appel d’offres suit son court. Nous avons fini la première phase. Et à la sortie de la première phase, nous avons qualifié trois entreprises internationales. Au final, d’ici le mois prochain, nous aurions recruté un opérateur de sûreté et notre aéroport serait désormais aux standards internationaux de ce point de vue.
Nous avons l’ambition de créer une compagnie aérienne. Une ambition légitime parce que lorsqu’on veut développer le tourisme, on ne peut pas ne pas avoir sa compagnie aérienne. Nous sommes en train de la créer. Nous avons signé des accords aériens avec Rwandair. Nous sommes en train de discuter avec d’autres partenaires. Je préfère ne pas rentrer dans les détails parce que nous sommes encore dans les discussions pour que d’ici là, dans un future immédiat, nous ayons notre compagnie aérienne pour soutenir notre tourisme. C’est un projet ambitieux. Mais un projet totalement légitime.
Monsieur le ministre dans le domaine du transport maritime.
Dans le domaine du transport maritime, nous avons fait beaucoup de réformes. Nous avons d’abord revu le mode de gestion du Port de Cotonou. Nous avons revu tout ce qui est procédure. Nous avons l’accès au Port qui est bien règlementé et je dois vous dire qu’en termes de gestion de sûreté au Port, nous sommes conformes au code Isps et le Port de Cotonou a été certifié Iso.
Code Isps ça voudra dire que…
C’est le code de sureté des garde-côtes américains qui permet à notre Port de faire des embarcations en direction des Etats-Unis.
Le contrat avec le Port d’Anvers par exemple, Monsieur le ministre, est-ce que ça a changé quelque chose au Port de Cotonou ?
Le contrat avec le Port d’Anvers sera évalué en juin prochain. Mais ce qui ressort des chiffres qui nous sont communiqués en qualité d’autorité de tutelle, c’est qu’il y a accroissement du trafic. Nous allons évaluer selon le contrat d’objectifs. Est-ce que tous les objectifs fixés au Port d’Anvers sont atteints ? Et donc ceci se fera en juin prochain. Quand nous aurons les résultats de cette évaluation, nous reviendrons vous les présenter. Mais ce que je peux vous dire est qu’il y a une autre gestion au Port de Cotonou. Nous avons un certain nombre d’infrastructures prévues dans le cadre de la modernisation du Port de Cotonou et ces infrastructures sont en cours. La phase d’études est complètement terminée. Donc, pour ce qui concerne le Port Autonome de Cotonou, les études sont complètes sur tous les ouvrages. Nous avons lancé un appel d’offres pour la réalisation d’un nouveau terminal en lieu et place de la traverse. Le chantier va s’ouvrir.
Egalement les réalisations au niveau des transports terrestres. Il y a cette nouvelle organisation autour du permis de conduire, l’immatriculation, dites-nous quelques mots là-dessus.
Dans le domaine des transports routiers nous avons réformé le permis de conduire.
D’abord, vous êtes passé de la Dgtt à l’Anatt ?
Merci. Nous sommes passés de la Direction générale des transports terrestres à l’Agence nationale des Transports terrestres. Aujourd’hui, nous avons une agence nationale des transports terrestres qui est le bras opérationnel de la Direction des Transports Terrestres qui gère les questions de politiques du pays en matière de transports routiers. Nous avons réformé le permis de conduire. Nous sommes en train restructurer, de réformer l’immatriculation des véhicules. Nous sommes en train d’organiser les transporteurs. Nous avons commencé la mise en place du bureau de gestion fret. Aujourd’hui, il ne suffira pas seulement d’acheter un camion pour se dire transporteur. Les choses sont bien réglementées. On aura une base de gestion des transporteurs et un bureau de gestion de fret.
Dans le lot des réalisations énumérées le ferroviaire semble être un peu le parent pauvre, Monsieur le Ministre…
Le ferroviaire n’est pas le parent pauvre. Nous avons beaucoup travaillé dans ce domaine.
Et pourtant le train ne siffle pas ?
Le train ne siffle pas parce qu’il faut faire beaucoup de choses avant que le train ne siffle. Nous avons fait deux études. Nous avons commis un bureau canadien qui a fait une étude et après, une entreprise chinoise a fait la même étude. Les deux structures, l’entreprise et le bureau ont abouti au même résultat. Le résultat est que le financement à mobiliser est lourd. Nous avons entrepris d’associer d’autres pays pour en faire un projet commun. Nous avons entrepris d’associer le Niger qui est notre partenaire traditionnel dans ce sous-secteur et nous avons ajouté le Burkina-Faso. Nous avons même tenté d’ajouter le Nigeria. Et malgré cette association, le projet reste toujours lourd à financer et aujourd’hui, nous avons porté ce projet au niveau de l’Uemoa. Et désormais, le projet ferroviaire devient le projet de l’Uemoa et comprend plusieurs tronçons qui font de ce projet une boucle ferroviaire. Une boucle qui implique le Togo donc Lomé à Cotonou, de Cotonou à Niamey donc le Niger, le Burkina-Faso, le Mali et la Côte-d’Ivoire. Ça devient une boucle ferroviaire, donc un projet de la Cedeao qui rentre dans le cadre du programme transports de l’Union africaine. Nous n’en parlons pas beaucoup parce que nous travaillons tellement sur ce projet que nous réservons de bonnes nouvelles dans ce domaine.
Mais quand il y a plusieurs acteurs comme ça impliquant plusieurs pays, souvent ça ne va pas très vite.
Mais ce n’est pas vrai. Lorsqu’on s’organise très bien ça va vite. Là, nous sommes bien organisés. Nous avons recruté des consultants qui pilotent le projet et c’est justement du fait de l’importance du financement à mobiliser. Le financement à mobiliser n’est pas à la portée d’un seul Etat. C’est pour ça que nous gagnerons à nous associer, nous gagnerons à nous mobiliser ensemble pour réussir ce projet.
On a parlé du transport maritime mais on semble oublier le fluvio-lagunaire, Monsieur le Ministre. C’est quand même un moyen de transport aussi.
Je ne voudrais pas finir sans parler du fluvio-lagunaire. Nous avons commandité une étude parce que c’est un domaine bien précis et bien spécialisé et on ne se lève pas pour faire les choses n’importe comment. Vous savez, notre gouvernement a cette particularité de faire les études avant de lancer la réalisation physique sur le terrain. Ceci pour éviter des éléphants blancs.
Nous n’en aurons pas. Ça fait partie de notre méthode de travail. Nous étudions, nous faisons les études de faisabilité. Nous faisons des études détaillées. Et, nous nous assurons que toutes les conditions sont réunies avant de lancer le projet. Donc, dans ce dossier fluvio-lagunaire, nous avons réalisé une étude sur les plans d’eau, les infrastructures à faire pour que ce transport soit fait dans des conditions modernes et aux standards internationaux. Nous allons bientôt commencer la phase opérationnelle, la phase d’exécution de ce projet et c’est en ce moment-là que vous allez nous voir sur les plans d’eau. Lorsque vous voulez engager des projets du genre, il y a des préalables. Et nous nous assurons que tout est fait, tout est réuni pour lancer les opérations sur le terrain.
Le chantier est assez vaste. On retiendra au terme de cet entretien que sous la Rupture, il n’y a pas d’éléphants blancs ; il n’y aura pas d’éléphants blancs, et pour vous paraphraser également je dirai que, avec la Rupture, ce qui est dit est fait.
Merci !

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