Communales 2020 : Christophe D. AGBODJI, le candidat UP qui veut combattre la médiocrité et le manque d’ambitions

Dossou Christophe AGBODJI est candidat du parti Union Progressiste (UP) aux élections communales de ce mois de Mai 2020. Ce journaliste qui fait son entrée en politique ne cache pas ses ambitions pour la commune de Houéyogbé. Dans cet entretien, il expose les raisons qui justifient sa candidature sans omettre de décliner son plan d’actions pour révéler sa commune au Bénin. Découvrons ensemble ce qu’il veut pour sa Commune. 
© www.boulevard-des-infos.com
 
BOULEVARD DES INFOS : Quelle est la distance entre la presse et la politique ?
Christophe D. AGBODJI : Elle peut être longue ; elle peut, aussi être courte. Cela dépend de la vision de chacun. Ce qui peut, tout de même faire l’unanimité est le fait que le politicien, autant que le journaliste, dans leur posture respective ne vise que l’édification d’un monde meilleur dans lequel pourra s’épanouir l’humanité.
Et comment en êtes-vous, personnellement arrivé à décider de passer de l’autre côté ?
(Sourire) J’ai passé les 15 dernières années à être, constamment dans une position de critique. Le bilan que je fais de tout cet investissement est que je n’ai pas réussi à faire changer grande chose. Lorsque je place ce combat dans le cadre de la décentralisation, je pense globalement que les choses vont trop lentement. Je suis arrivé à une étape de ma vie où je pense que je devrais changer de camp pour essayer ma méthode propre. La politique me semble être le cadre idéal pour me mettre au service de ma communauté et participer plus rapidement à l’effort collectif pour son épanouissement….
… Parlez-nous de votre candidature.
Lorsqu’on s’inscrit dans la dynamique de la décentralisation, on se rend compte que les communes sont le cœur de l’expérience de la participation citoyenne au débat politique. C’est le cadre, par excellence pour discuter avec ses frères et ses sœurs, sa famille sur le cours à donner à notre vie commune.
Lorsqu’on s’essaie à un bilan de ces trois premières mandatures, on constate que les attentes des populations sont encore loin d’être comblées. La médiocrité, la corruption, l’incompétence, le favoritisme, le mimétisme sont les grands mots avec lesquels on peut décrire cette expérience. Or, il saute aux yeux que depuis quelques années, une nouvelle ère de gouvernance souffle sur le Bénin. Les conditions sont assez faites, aujourd’hui pour que les communes rayonnent.
Pour y parvenir, l’Union Progressiste ambitionne de porter à la tête de nos entités décentralisées des responsables aux compétences et expériences avérées, des femmes et des hommes tout neufs, ambitieux et pleins d’envie qui veulent bien faire le job. Je fais partie de ces citoyens qui croient en la philosophie de l’Union Progressiste. Je suis candidat contre la médiocrité et le manque d’ambitions. Je suis surtout candidat pour donner un souffle nouveau à la commune de Houéyogbé dont la gouvernance est des moins enviées sur le plan national. Nous devons nous relever et donner la possibilité de nouvelles perspectives pour notre commune.
Qu’est-ce qui, selon vous n’a pas marché jusque-là ?
(Triste) Presque rien n’a marché, pour être honnête. L’on s’est contenté au cours de cette dernière mandature à payer le salaire des agents. Une navigation à vue dans la gouvernance ; la culture de la médiocrité a pris le pas sur la promotion de l’excellence et de la compétence ; la dilapidation des ressources de la commune en l’absence de vision prospective durable ; la légèreté dans l’élaboration du PDC qui a résulté en la non prise en compte de certaines aspirations majeures des populations ; l’opacité dans la gestion des ressources et le non-respect des principes de l’orthodoxie ; la commune de Houéyogbé présente un énorme retard par rapport aux autres communes du département sur le plan du développement. Le tableau est noir sur tous les plans.
Vous vous sentez frustré…
…je ne me sens pas frustré ; je suis triste et je suis scandalisé face à cette situation parce que les causes réelles de cette situation sont connues…
Quelles sont-elles ?
Au faible niveau d’instruction du Maire sortant se sont ajoutés une absence de vision assortie d’objectifs précis, le manque d’ambitions réelles de développement pour la commune, la primauté des intérêts individuels et collectifs sur le souci de satisfaire l’intérêt général, l’absence d’un système partisan fort et prévalence du pouvoir d’un leader politique sur les aspirations des autres élus. Aussi, le conseil communal sortant et plus particulièrement le Maire sortant se sont complus dans une position d’opposition au gouvernement, se mettant en retrait par rapport à la mise en œuvre du Programme d’Action du Gouvernement (PAG)et privant, ainsi la commune et ses populations de projets et d’opportunités majeures de développement.
Que faut-il faire ?
Il faut tourner la page et relancer le moteur. Il faut porter à la tête de la commune un homme ayant un niveau minimal d’instruction, un maire outillé pour le management ; il faut commettre des experts pour l’amélioration de la qualité du Programme de Développement Communal conçu dans la précipitation. Notre vision à l’Union Progressiste est qu’il faut instaurer la gestion participative basée sur les résultats et créer une saine émulation au sein du personnel. La compétence comme critère majeure dans la gestion du personnel de la commune et le recours à des experts pour la mise en œuvre de certains projets majeurs tels que la valorisation des sites touristiques de la commune doivent être prioritaires. Aussi, est-il indispensable d’élire un Conseil communal qui entretient de bonnes relations avec l’exécutif afin de capter un maximum de projets pour la commune de Houéyogbé dans les phases à venir du PAG. Le débat citoyen fait largement défaut jusque-là. Il faut, enfin initier ce débat citoyen juste aux lendemains de l’installation du conseil communal.
Ça fait beaucoup de choses
C’est énormément de choses. Et nous en sommes conscients au sein de notre parti. Nous y travaillons, d’ailleurs depuis un peu plus d’un an, déjà. Nous avons conclu que tout ceci n’est pas impossible. J’ai, même, pour être concret, une idée précise du job.
Pouvez-vous, nous en parler ?
Notre mission première sera de booster le secteur primaire, au plan local afin de parvenir à l’autosuffisance alimentaire dans toute la commune. Pour y parvenir, il faut promouvoir l’agriculture, l’élevage et la pêche par un appui aux pratiquants ; il faut aménager les basfonds de la commune afin d’améliorer la culture du riz et le maraichage. La restauration des terres dégradées par l’exploitation des graviers et du sable seront d’un intérêt particulier pour notre mandature. De même, nous accompagnerons les agricultures pour une gestion intégrée de la fertilité des sols.
Au niveau du secteur secondaire, notre ambition est d’assainir et d’améliorer les finances publiques. Nous travaillerons à la construction d’un grand marché communal, d’un marché de bétail et d’un marché de produits maraichers et agricoles. La poterie de Sè doit être orientée vers une production industrielle. Il en sera de même pour le sable de verrerie et les sources thermales de la commune. Aussi, un appui sera-t-il porté aux artisans et un accompagnement fait aux femmes.
Au plan tertiaire, il convient, également de travailler à renforcer les échanges commerciaux. L’ouverture, l’aménagement et l’entretien des pistes rurales, l’amélioration des conditions de travail des conducteurs de taxi-motos devront s’ajouter à la nécessité de faire du tourisme un pilier de développement culturel et économique de Houéyogbé, ma commune.
Par ailleurs, l’Union Progressiste sera très engagée sur les questions relatives à la protection de l’environnement. Dans ce cadre, nous relèverons le défi de l’assainissement par la construction de latrines et une gestion adéquate des cimetières. De plus, le reboisement et l’organisation de la gestion des ordures ménagères devront être priorisés. Au cours de la prochaine mandature, le Conseil communal travaillera à mettre la commune sous les feux de rampe en révélant au Bénin et à l’étranger, ses talents. Pour y parvenir, il faudra faire un plaidoyer aux fins de construction d’un complexe sportif et apporter un appui aux initiatives de promotion de notre culture. La formation des chefs de quartier/village aux fins de les rendre plus aptes à leurs missions ainsi que le maintien des filles à l’école et la promotion de l’excellence en milieu scolaire sont les autres champs sur lesquels, on trouvera les empreintes de notre parti.
C’est un vaste chantier…
C’est évident. Mais ce n’est pas impossible. Le Président Patrice Talon a passé ces 4 dernières années à nous montrer le chemin de la réussite. Ce qu’on aura, surtout gardé de lui est qu’il est un homme aux ambitions démesurées et qu’il se donne les moyens pour les réaliser. Il est opportun que les prochains conseils communaux et municipaux puisent leurs ressources dans cette philosophie pour mieux faire face aux défis qui les attendent. C’est le pari de l’Union Progressiste dont la vision est connue.
Un dernier mot pour clôturer cet entretien
Je voudrais inviter les jeunes, les femmes et tous les électeurs de la commune de Houéyogbé à faire, le 17 Mai prochain un choix qui changera le cours de leurs vies. Nous avons passé le clair de notre temps a tâtonner, à hésiter. Il est temps que nous décidions de regarder l’avenir avec plus d’assurance et de sérénité. L’Union Progressiste a les moyens de ses ambitions. Il ne lui manque qu’une chose : l’adhésion de tous à ses propositions. Et ceci passe par un vote massif de notre liste. Mais j’ai confiance que nous avons compris qu’il est temps de nous réveiller. Je vous remercie.

Quitter la version mobile