Par : Is-Deen O. TIDJANI (D.O.T)
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À la faveur du passage du Chef de l’État à Djougou dans le cadre de sa tournée nationale de deux mois, le Dr Malick Séibou Gomina, Maire de Djougou a délivré un message de remerciement et surtout de reconnaissance des populations de son territoire, en direction du Président de la République, Patrice Talon.
Dans ce message qui traduit les attentes des fils et filles de Djougou, mais qui se veut également un véritable » Plan Marshall » pour révéler la Commune de Djougou, le Docteur- Maire a, aux noms des populations du royaume Kilir, remercié le Chef de l’État pour les nombreuses actions qui ont déjà impacté positivement Djougou et pour longtemps encore. Aussi a-t-il saisi l’opportunité pour inviter le Chef de l’État à maintenir le Cap des réformes et surtout à prendre en compte Djougou dans les différents projets à venir. Lire ici, un extrait que ce que souhaite le Docteur Malick Séibou Gomina pour sa ville.
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« …Si hier c’était à dos de cheval que toute la sous-région rejoignait Djougou, aujourd’hui le même potentiel existe mais les infrastructures manquent à l’appel.
Heureuses de votre visite, les populations de la commune de Djougou me prient de vous dire merci pour l’érection d’un stade communal qui vient combler un vide abyssal alors même que le football est comme une religion ici. Elles se réjouissent des travaux de construction du marché qui s’y déroulent et me prient de vous dire ‘‘ NAGBEI ’’ pour la disponibilité de l’énergie électrique et de l’eau courante.
Grâce aux efforts de votre Gouvernement, elles arrivent à satisfaire ces besoins fondamentaux. Elles sont aussi très contentes quand je leur ai annoncé que vous avez obtenu un financement devant permettre une réhabilitation des deux Lycées Techniques de la commune. Les populations de Djougou n’ont pas manqué de pousser un ouf de soulagement tout en espérant qu’en fin le volet électrification de ces deux lycées sera pris en compte dans cette réhabilitation car depuis dix ans des étudiants sont formés dans la filière électricité alors même que leur lycée n’est pas électrifié.
Excellence Monsieur le Président de la République, si votre Gouvernement via le recrutement de personnel enseignant qualifié et la constitution de la base de données des aspirants au métier d’enseignant a fait un effort louable pour le fonctionnement des établissements ; cet effort est annihilé par la réaffectation pour d’autres départements de certains enseignants nouvellement mis à disposition après un bref séjour de quelques semaines dans la Donga. Nous suggérons de geler les redéploiements des nouvelles recrues à leurs premiers postes pour une période minimale de cinq ans.
Excellence Monsieur le Président, les mêmes populations qui m’ont dit de vous remercier pour la disponibilité de l’eau et du courant électrique m’en voudront si je ne vous signale pas que cette eau n’est pas à la portée des populations parce que le réseau de la SONEB couvre à peine la moitié des quartiers de la ville de Djougou. L’arrondissement de Bariénou qui abrite la source de pompage n’est pas desservie en eau courante. Cet arrondissement qui fait un peu moins la superficie du département de l’Atlantique n’est non plus couvert par le réseau de la SBEE. Et à ce propos, depuis plus de dix ans il n’y a pas eu d’extension du réseau électrique dans la commune. Ainsi des gens ont rejoint leurs maisons depuis 10 ans et y vivent jusqu’à ce jour sans énergie électrique. Quant à ceux-là nous réclamons les impôts fonciers, il leur arrive de douter de notre état mental. Maintenant que grâce à votre Gouvernement les délestages sont un lointain souvenir, il faut que cette énergie atteigne les ménages.
Excellence Monsieur le Président de la République, grande demeurera la reconnaissance des populations de Djougou pour la célérité avec laquelle vous avez désigné Djougou comme le Chef-lieu du Département de la Donga. Elles souhaitent que cette célérité soit contagieuse et impacte les travaux de construction de la Préfecture et de la cité administrative. Aussi, ont-elles compris que vous êtes un homme de méthode et que l’asphaltage commencé dans certaines communes les atteindra très bientôt.
J’ai pris le risque mineur de leur dire que leur tour est arrivé. Je suis allé plus loin en disant qu’après l’étape du Grand Nokoué l’assainissement vient à Djougou.
Monsieur le Président de la République depuis mon retour à Djougou pour servir la commune je prie tous les dieux que la maladie ne me rattrape ici. En effet, si nous devons saluer la transformation de l’hôpital ‘‘Ordre de Malte’’ en ‘‘hôpital de la Mère et de l’Enfant’ avec l’un des meilleurs services de néo natologie du pays ; En médecine générale, le plateau technique de la Donga fait peur.
Un centre hospitalier départemental dont les travaux lancés en 2003 abandonnés depuis 2014. Ce qui reste de cet éléphant blanc sert d’hôpital départemental avec tous les médecins payés sur fonds propres de l’hôpital ainsi que 70% du reste du personnel. Ce qui fait que les soins reviennent chers aux populations alors même qu’ils sont approximatifs. A cela s’ajoute l’absence chronique des spécialistes à savoir : (chirurgiens cardiologues, Ophtalmologues, anesthésistes réanimateurs…)
Excellence Monsieur le Président de la République, les réformes en cours dans le secteur agricole sont porteuses d’une plus grande productivité de nos paysans ici à Djougou. Mais la répartition spatiale du tissu industriel dans le pays nous pénalise. Aucune usine dans la commune malgré le poids démographique. Résultat des courses, la commune ne bénéficie pas de la patente industrielle et nos ressources propres sont faibles. Nous comptons sur vous pour réparer ce tort. Car ce serait justice d’avoir une usine de coton à Djougou comme au temps du colon, une minoterie pour le maïs, une usine de transformation d’acajou et une de transformation de karité. Cela gardera sur place nos jeunes et nos femmes qui sont des proies faciles en Algérie, en Lybie, au Kowéit et au Nigéria.
Ce qui est tout aussi insoutenable, c’est que la troisième commune du pays en termes de populations ne dispose pas d’un seul abattoir pour les animaux. Nous sommes en danger permanent en consommant la viande à Djougou.
Excellence Monsieur le Président de la République, c’est au transport que l’homme de Djougou était identifié naguère. Aujourd’hui ce secteur est malade et les transporteurs que j’ai eu l’insigne honneur de conduire en audience auprès de votre autorité attendent beaucoup de vous pour redonner vie à leur filière qui se meurt. Ils sont ici dans cette salle et espèrent votre main de secours.
Excellence Monsieur le Président de la République, le problème de parkings et de gare routière se pose avec acuité à Djougou. Avec l’Agence Nationale de l’Aménagement du Territoire, nous avons conduit des études pour l’implantation de la Gare du Nord à Djougou afin d’en faire un pôle d’escale pour la CEDEAO. Nous comptons sur votre Gouvernement pour sa réalisation.
Les femmes de Djougou sont pressées de bénéficier de la nouvelle formule des microcrédits : le microcrédit Alafia.
Sa Majesté Petoni Koda 6 ici présent me charge de vous dire qu’il attend toujours la réhabilitation de son Palais royal. Mais il a insisté ensemble avec l’Iman central pour que je vous dise merci pour la construction à Semè Podji de la maison du Pèlerin qui a mis fin au traitement inhumain que subissaient des pèlerins à la Mecque.
Excellence Monsieur le Président de la République, les populations de Djougou vous remercient pour le lancement imminent de la route Banikoara-Djougou et me prient d’attirer votre attention sur la dégradation avancée de celle qui relie Ouaké à N’dali. Elles voudraient aussi compter sur vous afin que la traversée de Djougou venant de Savalou soit belle. Elles doutent que l’Entreprise Ebomaf soit à la hauteur de leur désir.
Pour finir, Excellence Monsieur le Président de la République, les populations de Djougou sont bien conscientes que votre plus grande réussite à la tête de notre pays ce sont les réformes tant politiques que dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de la sécurité. Elles savent que les effets induits les impacteront pour longtemps.
Face à un tel tableau, elles vous demandent de maintenir le cap afin que l’aventure continue. »