Du Jeudi 12 au vendredi 13 Novembre dernier sont tenues à Cotonou, une rencontre (dialogue) entre les acteurs qui interviennent dans le secteur agricole au Bénin. Sur initiative de African School of Economics en partenariat avec Acumen, cette rencontre a permis de discuter autour du projet « Croissance économique inclusive à l’ère du numérique ». Les échanges ont porté sur l’accès à l’information des marchés, le financement des producteurs, le développement des capacités, l’interconnexion entre acteurs de la chaine de valeurs et l’automatisation des tâches.
Par : Angèle BIOKOU
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Lancée le 13 octobre dernier par le comité de pilotage, la phase du dialogue dans le cadre du projet « Croissance économique inclusive à l’ère du numérique » vient d’enregistrer ces premières séances. A l’ouverture des ateliers dirigés par la structure Acumen, Françis Dossou a rappelé aux participants l’objectif de cette deuxième phase du projet implémenté par African School of Economics du Professeur Léonard Wantchékon. Il s’agit d’évaluer les opportunités qui existent au Bénin pour une économie numérique prospère. Avant de lancer les échanges, Yesid Salami de Acumen et modérateur du dialogue a démontré avec exemple à l’appui, comment on peut créer une économie digitale qui résout entre autres, les problèmes d’accès au crédit et au financement des acteurs. Dès lors, les acteurs du secteur agricole ont passé en revue les difficultés auxquels ils sont confrontés dans leurs activités. En matière d’accès à l’information des marchés, Gblin Laurent de « Africa green corporation » a exposé les difficultés que rencontre sa plateforme quand il s’agit de numériser certaines informations pour la rendre accessible aux acteurs primaires. A cela s’ajoutent, les difficultés de traduction des certaines informations en langues locales. Marlène Capo-Chichi, chef projet adjoint à « Technoserve » a insisté sur les dépenses énormes que font les producteurs dans le transport des intrants. Ceci, du fait des coûts de transport vu qu’ils n’achètent pas les intrants en gros. Pour ce qui est du financement, Marcos Fabrice représentant des «Jus Tillou» a dénoncé les taux d’intérêt élevés auxquels les banques acceptent de concéder des prêts aux agriculteurs et la non maîtrise du chiffre d’affaire des producteurs qui est un obstacle à l’accès au financement. En matière de développement des capacités des acteurs, Fiogbé Célia venue de «agrodynamique» a partagé avec les participants, son ambition de mettre en place un outil efficace pour numériser les données agricoles et les conserver sur un site internet. Une initiative qui ne prospère pas encore du fait de manque de main d’œuvre qualifiée et autres difficultés.
Quelques pistes de solutions
En attendant la 3ème phase du projet qui sera consacrée aux recommandations, certains participants au dialogue ont proposé des solutions aux difficultés exposées par leurs pairs. C’est le cas de Gilles Dénadi du ministère de l’économie numérique et de la digitalisation qui a préconisé la formation de « référents » pour rendre accessibles les informations dans les langues locales au profit des agriculteurs. Ce qui va permettre aux acteurs de palier aux difficultés liées à l’accès à l’information. Pour ce qui est du financement, le Directeur de la programmation et de la prospective du ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche Affo Oussman a clarifié la position du gouvernement béninois au sujet du financement des producteurs. Il a ensuite proposé la mise en place d’une plateforme pour acheter les intrants afin d’amoindrir les coûts de transport aux producteurs. Dans les semaines à venir, les acteurs d’autres secteurs sont attendus vont s’adonner à ce même exercice pour contribuer au dialogue dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Croissance économique inclusive à l’ère du numérique ».