Jocelyn Nahama Nénéhidini : "Au niveau de l'Union Progressiste, nous vivons notre statut de parti majoritaire aujourd'hui avec beaucoup de responsabilité et de sagesse"

Jocelyn Nahama Nénéhidini, membre de la cellule de communication de l’Union Progressiste était sur le plateau de l’émission 5/7 matin de la télévision nationale ce lundi 8 février 2021. Il est allé débattre avec son hôte de l’actualité politique nationale.
A la faveur de son passage sur cette émission, l’émissaire de l’Union Progressiste a signifié à haute et intelligible voix, que la réforme du système partisan a permis une clarification de l’environnement politique et surtout donne plus de valeur à la marche vers le développement.
Par la même occasion, Jocelyn Nahama Nénéhidini, membre de la cellule de communication de l’Union Progressiste a aussi rappelé que désormais, les partis politiques sont mieux dirigés avec des objectifs bien définis et très clairs.
Il n’a pas non plus manqué d’inviter les béninois à adopter de bons comportements en cette période électorale. Lisez ici, l’intégralité de ses réponses.
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Sur l’essentiel à retenir du point des dépôts de candidatures à la CENA dans le cadre de l’élection présidentielle d’Avril 2021
Jocelyn NENEHIDINI : Nous sommes en train de faire notre petit bonhomme de chemin et comme on s’y attendait depuis deux ans ou un peu plus, que notre parti, l’Union Progressiste a été créée, nous nous savions déjà engagés dans un processus qui devait aboutir à la clarification de l’environnement politique. Et donc, 20 dossiers à l’étape actuelle, c’est une bonne chose.
Qu’est-ce que la réforme du système partisan vient réellement apporter au développement de notre pays notamment à la reconstitution de la classe politique ?
La population a besoin, dans le cadre des débats d’idées que nous nous proposons de lui offrir, de pouvoir se situer. De pouvoir avoir en face d’elle des groupes politiques suffisamment homogènes, qui déjà en leur sein pratiquent suffisamment de démocratie pour que les messages apportés à la population, les propositions à formuler à l’attention de la population, les propositions de développement, les engagements que nous prenons soient davantage clairs. Nous avions besoin après une trentaine d’années de Renouveau démocratique, de pouvoir offrir un autre plateau à la population parce que nous avons estimé à un moment que, tous bilans faits, nous n’avions vraiment pas beaucoup avancé sur les questions de développement. Alors, il fallait que nous en arrivions à avoir des groupes suffisamment homogènes pour que déjà en leur sein, des débats sur les questions de développement se fassent et que sur chaque palier de la vie économique, de la vie politique, nous puissions avoir des débats internes qui nous préparent à justement ne pas être surpris de nous retrouver à des fonctions de gouvernance. Pour ces populations qui d’une manière ou d’une autre sont obligées de choisir parmi les formations qu’elles auraient désormais en face. Donc pour nous, la clarification de cet environnement politique, la réduction des acteurs, pas en termes de personnes mais en terme de structures, clarifie un peu l’appréciation de ceux qui sont appelés à choisir entre un groupe et un autre. Pour nous, cela a une valeur dans la marche vers le développement. Le message qui sera porté par la suite, sera la résultante de ce qui aura été décidé, de ce qui aura été discuté au sein du parti afin que nos populations vivent mieux.
Désormais les partis sont-ils mieux dirigés et les objectifs un peu plus clairs ?
C’est bien évident. Je vis une vie extraordinaire à l’intérieur de l’Union Progressiste. Et je crois que le fait que ces grands regroupements contiennent en leur sein les anciens chefs politiques, les leaders politiques, qui essaimaient l’actualité politique et qui aujourd’hui se retrouvent tous dans ce creuset, fait quand-même une économie d’énergie remarquable qui nous permet de laisser les populations s’occuper et de discuter. Ceux qui font le choix de faire de la politique, discutent en leur sein pour qu’à la fin nous arrivions à quelque chose qui est la résultante de tout ce qu’on aura décidé pour que ce soit une proposition faite aux populations. C’est une expérience extraordinaire. Ce n’est pas facile. Ça fonctionne un peu comme de nouveaux programmes auxquels il faudrait que les uns et les autres s’habituent.
En face, d’aucuns estiment que cette réforme ne profite qu’aux partis de la mouvance présidentielle. Quand on parle par exemple du parrainage et tout ce qui va avec, c’est compliqué pour les partis d’opposition de se retrouver.
À partir de quel moment ce bilan se fait ? Tout à l’heure, je parlais de nouveaux programmes. Il y a eu une rentrée scolaire, vous n’êtes pas venus. Il y a eu un premier examen, un second devoir, et après avoir dit que vous êtes contre les nouveaux programmes, vous achetez vos fournitures et vous arrivez en classe à la veille du dernier examen. Je crois qu’à partir de ce moment là, vous devriez vous dire que vous avez perdu trop de temps à affronter quelque chose que vous ne pouviez pas abattre et que vous avez finalement fait le bon choix d’intégrer les classes. Donc quand vous venez en classe, soit vous vous dites que vous avez des cours à rattraper pour vous mettre à jour et aller aux examens, ou vous vous dites que vous êtes arrivés suffisamment tôt ou que le temps qui vous reste à passer peut vous permettre peut-être pour les examens à venir d’être prêt.
Nous, nous ne sommes pas arrivés à la fin de l’année. Nous étions là à la rentrée scolaire. Nous avons appris. Nous avons souffert. Nous avons géré des contradictions internes. Nous avons vu nos leaders politiques souffrir dès le départ à mettre en lien des personnes qui s’affrontaient sur le terrain, qui ne s’affectionnaient pas, qui ne se parlaient peut-être pas, mais qui ont eu le génie de se retrouver ensemble dans une grande famille. C’est très compliqué. Je crois qu’aujourd’hui nous avons fait du chemin. Des gens qui ne se parlaient pas arrivent à le faire maintenant, arrivent à se parler. Nous n’allons pas laisser des personnes qui n’étaient pas là à la rentrée scolaire, nous arracher ce bilan et nous dire que c’est maintenant que ça commence. Non ! Nous avions fait un parcours. Nous en avons souffert parce que ça n’a pas été facile quand bien même nous n’étions que deux partis. Mais, nous sommes arrivés finalement à nous dire que c’était important pour penser à autre chose, autre chose étant le Bénin.
En cette période pré-électorale, quels comportements, selon vous, les béninois devraient pouvoir adopter au-delà de tout ce qui pourrait nous amener vers un parti ou vers un autre ?
Nous avons une chance extraordinaire, c’est que ceux-là (opposition plurielle, ndlr) qui se mettaient en marge des changements politiques en cours, aient réintégré les rangs. Çà, on devrait être tous unanimes, aussi bien au niveau de la classe politique que des médias, pour le saluer.
Les facteurs qui poussent les populations à ne pas vivre ces moments -électoraux- comme des moments de fêtes, viennent toujours de certains instigateurs. Et donc, si aujourd’hui, nous nous réjouissons de ce que nos amis qui s’étaient mis en marge aient rejoint le train, il n’y a pas de raison que nous ayons de doutes que la population fera la fête avec les partis politiques. Il n’y aura plus, à notre entendement, aucune raison, après avoir réintégré les classes, de repartir sur le terrain et amener les populations à faire ce à quoi elles n’étaient pas habituées.
Que fait l’Union Progressiste pour amener les populations à adopter de bons comportements en ces périodes électorales ?
Au niveau de l’Union Progressiste, nous vivons notre statut de parti majoritaire aujourd’hui avec beaucoup de responsabilité et de sagesse. Nous savons que dans nos positions, nous avons à faire en sorte que, de la manière dont nous fonctionnons, beaucoup d’autres partis puissent également prendre exemple et se dire qu’ils ont la responsabilité d’aider à ce que les choses se passent dans la sérénité. Et donc au niveau de l’Union Progressiste, ce que nous réussissons à faire, c’est de rester déjà attentifs à tout ce qui bouge au niveau déjà de la majorité présidentielle parce que pour le gros parti que nous sommes, si nous sommes trop cupides, nous risquons de ne pas en donner aux autres. Donc nous avons la responsabilité de faire en sorte que chacun puisse avoir sa place dans la majorité -présidentielle- et au-delà de la majorité, nous avons également à aider nos amis de l’opposition. Je sais combien nos responsables politiques en informel, on régulièrement parler avec les amis de l’opposition pour leur dire que nous avons tous intérêts à ce que pour la clarification de l’environnement politique à leur niveau, ils soient constants. Nous-mêmes, nous n’avons aucun intérêt à ce que des schismes naissent au sein de l’opposition. Nous avons bien besoin d’avoir en face de nous, une opposition qui nous aide à clarifier l’environnement politique, le débat politique, afin que les populations puissent mieux se déterminer. Parce que même si demain un(e) opposant(e) prend le pouvoir, je sera toujours béninois et j’aurais besoin d’avoir accès aux mêmes services que j’attends de l’État. Donc nous n’avons aucun intérêt, à ce que l’opposition ne soit pas préparée. C’est tous ensemble que nous allons avancer vers la concrétisation de ce vœu que nous avons partagé ensemble, eux-mêmes y compris, parce que dans une autre vie politique, ils ont bien participé à l’élaboration de ces lois qui nous permettent aujourd’hui de jouir d’un autre environnement politique.
Est-ce-que vos responsables politiques sont prêts à parrainer les candidatures de l’opposition par exemple ?
L’Union Progressiste est un parti ordonné. Très ordonné. Les choses sont très claires. Nous avons, le 16 janvier dernier, tenu nos assises à Abomey-Calavi où une recommandation très claire a été lue, indiquant le chemin à suivre à nos camarades militants qui sont parrains. Et le chemin à suivre, c’était tout simple. C’est en tenant compte du fait que nous étions encore en transition, qu’il fallait donner une chance à ce que la réforme continue de s’installer en permettant à ce que nos militants parrains puissent accorder leur parrainage à tout(e) Candidat(e) qui serait membre d’un parti politique. C’est comme ça que cela a été formulé sachant que la loi n’a pas demandé à ce que ce soit les partis qui parrainent. C’est bien les élus qui parrainent. Et concernant par exemple les Députés, vous savez qu’ils n’ont pas de mandat impératif. Cela vaut également pour les partis politiques auxquels ils appartiennent. Ils savent qu’ils sont issus de certaines formations politiques et nous n’avons qu’un cadrage à leurs offrir. Mais après, c’est eux qui décident en leur âme et conscience celui à qui ils donnent leur parrainage.
Concrètement, le parrainage de l’opposition est fait ! Nos élus ont déjà donné leur parrainage. C’est à la CENA, en faisant son point de nous dire qui a reçu de parrainages et qui n’en a pas reçu. Parce que, ils ont beau vouloir donner leur parrainage à un candidat, il faudrait bien que ce candidat là ce soit décidé à les approcher. Parce que nous n’avons pas à circuler dans la ville de Cotonou avec des bouts de papier pour voir ceux qui en veulent. Nous sommes détenteurs d’un titre et c’est à celui qui en a besoin de venir nous voir pour nous demander de bien vouloir le lui accorder.
En conclusion
Ce que je voudrais dire c’est que, encore une fois, nous serons appelés, nous à l’Union Progressiste, à faire en sorte que la direction que le pays s’est donné et la dynamique dans laquelle nous nous sommes engagés puissent nous permettre de nous réjouir du passage qui aura été celui des élections présidentielles ; de faire en sorte que l’engagement qu’on aurait pris aussi bien vis-à-vis du Chef de l’État que nous soutenons dont nous souhaitons la réélection, que de notre position de trait d’union entre politiques, que nous puissions nous dire que nous avons joué pleinement notre rôle afin que d’ici à là, après les élections, que nous nous réjouissions d’avoir fait passé au pays une très belle fête. Donc nous sommes engagés dans cette dynamique et nous maintenons le cap en faisant en sorte que d’ici à juin, que les élections soient du passé.

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