Les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs pour tout le monde. C’est le moins qu’on puisse dire lorsqu’on observe les grincements de dents nés de la publication des listes des partis politiques en lice pour les législatives prochaines au Bénin. Qu’ils soient potentiels candidats, militants, ou simples béninois, la déception n’a laissé aucun camp indifférent et aucune formation politique n’est épargnée.
Par : Mathieu DAHANDÉ
© BOULEVARD DES INFOS
Tous ceux qui espéraient ou caressaient le rêve de se retrouver sur les listes pour les élections du 08 Janvier prochain ont tout faux. C’est l’amer constat fait par les militants, sympathisants et autres observateurs de la chose politique au lendemain de la publication des listes retenues pour participer à ces joutes.
La course pour le positionnement s’est révélée ardue et seuls ceux qui sont dans les secrets des divers partis politiques pourraient dire ce qui s’est réellement passé. Dans tous les cas, la situation actuelle, même si elle est irréversible, cause du tort à beaucoup de béninois.
Grosse désillusion pour les jeunes et les femmes !
Le renouvellement de la classe politique chanté par certaines formations politiques ne sera pas d’actualité en 2023 au palais des gouverneurs à Porto-Novo. En tout cas, le constat sur les listes fait état de ce que les vieux briscards de la politique béninoise, du moins pour ceux d’entre eux qui ont réussi à passer les mailles du quitus fiscal, se retrouvent encore sur la plupart des listes publiées. On retrouve en bonne posture sur les listes des noms comme Chabi Sika Karimou, Issa Salifou, Rachidi Gbadamassi, Edmond Agoua, Dakpè Sossou, Janvier Yahouédéhou, Aké Natondé et d’autres habitués du milieu parlementaire béninois.
Il va s’en dire que l’idéal de la promotion des femmes et des jeunes tant chanté ne serait pas pour demain. En effet, en dehors des exigences de la loi sur le positionnement des femmes dans certaines circonscriptions électorales, le sort à elles réservé sur les listes de candidature ne mérite point de s’en orgeuillir.
Déjà en nombre minoritaire sur les différentes listes, elles occupent très rarement la position de tête de lite ou de titulaire. Si elles sont présentes sur les listes, elles sont dans leur grande majorité des suppléantes en dehors des circonscriptions électorales dans lesquelles la loi leurs réserve des sièges spécifiques.
Les transhumants politiques en tirent les leçons !
Si les jeunes et les femmes doivent attendre encore leur tour pour prendre leur place dans la politique, les transhumants politiques aussi devront patienter pour avoir un siège dans leur nouvelle formation politique. C’est ce qu’on peut dire quand on sait que l’ancien député Valentin Aditi Houdé ou encore Théophile Yarou, n’ont pas réussi à se faire une place sur la liste de l’UP Le Renouveau comme d’ailleurs Me Adrien Houngbédji qui s’en sort avec à peine une dizaine des barons de l’ancien PRD sur la liste.
C’est aussi le cas de Guy Mitokpè, ancien député, qui, après avoir quitté le navire du Restaurer l’Espoir et fait l’objet de vives critiques de la part du président Candide Azanaï, ne sera plus finalement candidat chez « Les Démocrates ».
On se rendra à l’évidence que les embauchages et débauchages observés ces derniers temps au sein des différents partis qui peuple l’univers politique béninois, n’auront donc été que de la comédie politique qui a mis à mal la réforme du système partisan et montrer ses limites.
Déception aussi dans le rang des militants et des populations !
Potentiels candidats, jeunes, femmes et transhumants politiques ont été bien déçus. Les militants et les populations ne le sont pas moins. En effet, les positionnements faits sur les divers listes ne satisfont pas les attentes des militants surtout ceux de la mouvance.
Les soutiens du parti « Les Démocrates » ne comprennent pas, par exemple, les positionnements effectués dans la 16ème circonscription électorale. Ceux de l’UP Le Renouveau se demandent bien encore, comment le fils de Me Adrien Houngbédji s’est retrouvé en position de suppléant sur la liste de l’UP le Renouveau. Pendant ce temps, ceux du BR pleurent leurs leaders recalés pour défaut de quitus fiscal.
Ailleurs encore, les listes ont été remplies par des noms d’artistes qui n’ont aucune expérience politique et par ricochet aucune culture parlementaire.
Pour les populations béninoises, le niveau du débat parlementaire jugé actuellement bat n’est pas parti pour s’améliorer avec la 9ème législature même si cette fois-ci, les partis de l’opposition sont autorisés à participer à la compétition. En attendant que l’avenir situe chacun sur la question, les déçus continuent de grincer les dents en silence.