Par : Is-Deen TIDJANI
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Claudine Afiavi Prudencio, Présidente du parti Renaissance Nationale, s’invite dans le débat relatif à la proposition de révision de la loi fondamentale du Bénin. Pendant que toutes les attentions se focalisent sur la révision ou non des articles de la Constitution, la seule femme cheffe de parti politique au Bénin, s’attèle à pacifier les esprits qui s’échauffent à défendre leurs positions relativement à ce sujet.
Dans un message rendu public mercredi 31 Janvier 2024, la présidente du parti Renaissance Nationale a lancé un vibrant appel à toutes les mères en les invitant à continuer par jouer un rôle prépondérant pour l’éducation des enfants, et de continuer à maitriser leurs pulsions nerveuses dans un contexte aussi difficile.
MESSAGE DE LA PRÉSIDENTE DU PARTI RENAISSANCE NATIONALE #RN AUX FEMMES DU BÉNIN
Avant d’être un chef de parti politique, je suis d’abord et avant tout, femme, une mère. Je sais que les femmes en général et les mères en particulier ont mal dans leur chair. Elles vivent dans l’angoisse, le stress et la peur du lendemain.
Chaque jour, elles se battent dans la dignité pour assurer la survie de leurs familles respectives.
J’entends la colère des uns et des autres qui gronde du fait de la situation sociale de plus en plus pénible dans le pays.
J’entends et je lis vos récriminations sur les réseaux sociaux qui, à la limite frisent un ras-le-bol. Chaque enfant, chaque fils et chaque fille, pris individuellement est une partie de nous, leur mère.
Merci du fond du cœur du rôle que vous jouez pour l’éducation des enfants. Merci de continuer à maitriser leurs pulsions nerveuses dans un contexte aussi difficile.
En effet, chaque enfant émane d’une famille dans laquelle notre rôle de mère est déterminant.
Je vous invite à peser de toute votre influence au sein de la famille afin qu’aucun débordement ne surgisse nulle part sur le territoire national avec ses conséquences dramatiques.
Qu’il me soit permis de rendre hommage à tous les hommes et à toutes les femmes qui depuis des générations n’ont ménagé ni leur peine ni leur courage pour faire avancer notre pays sur le chemin du développement et en faire un havre de paix dans la sous-région.
Je veux rendre hommage, au premier président élu du Bénin, Feu Hubert Maga, jusqu’à Patrice Talon, président en exercice pour avoir, par tant de sacrifices et de travail, créé les conditions les meilleures de consolidation de notre vivre-ensemble.
Je sais à quel point mes concitoyens considèrent que ce qui se passe en ce moment dans notre pays est très éloigné de leur conception de la démocratie, telle que nous l’avions décidée à la conférence nationale des forces vives de févier 1990.
Je sais à quel point une frange prépondérante de notre population pense que la démocratie est le respect des normes législatives et règlementaires conformes aux aspirations du peuple et non le contraire.
En dépit de ce principe qui est l’épine dorsale de notre vivre ensemble, il peut arriver des moments où on a besoin de casser les œufs pour faire des omelettes, bien évidemment, cela ne doit pas se perpétuer pour devenir la norme. Si les réformes du régime du président Patrice Talon ont été socialement difficiles à supporter, elles ont tout de même permis des avancées significatives sur plusieurs plans. La douleur qu’éprouve chacun accentue le débat démocratique.
Je reste convaincue, que les mères que nous sommes devrions parler à nos enfants, à nos époux afin qu’ils comprennent que le débat démocratique peut être rude quand il oppose des femmes et des hommes de convictions. Mais il doit être digne, respectueux des opinions et des croyances des uns et des autres.
Quel que soit notre statut dans l’appareil d’État, voire dans la société, nous devons nous adresser aux Béninois non pas comme des sujets, mais comme des citoyens ayant autant des devoirs que des droits.
Les décideurs politiques doivent comprendre qu’il ne suffit pas de prendre une décision comme celle de réviser une fois encore la constitution sans prendre le temps d’expliquer avec des arguments convaincants les raisons objectives qui fondent ce choix.
La question de la révision de la constitution est très sensible. Toute révision constitutionnelle forcée, notamment par voie parlementaire risque d’être considérée au-delà de nos frontières comme un coup d’État institutionnel et traitée comme tel.
Je recommande de ne pas chercher par tous les moyens à détourner l’attention, ou encore à imaginer des prétextes pour forcer la décision. Il vaut mieux convaincre que de vaincre surtout lorsqu’il s’agit de réviser une Constitution révisée il n’y a pas si longtemps.
Dans le champ politique, tout est faisable, mais tout n’est pas possible.
En aucun cas, il ne faut rien faire pour compromettre la paix surtout dans un contexte sous régional et international en pleine mutation.
Voilà pourquoi je voudrais solennellement prier toutes les femmes de notre cher et beau pays à ne ménager aucun effort pour encadrer nos fils, filles et nos époux afin que nul ne prenne des initiatives à caractère crisogène.
Construisons un Bénin solidaire et prospère dans la paix avec les femmes.
Je vous remercie.