Bénin : Valentin Djènontin opine après la nomination de Jacques Migan

Par : Is-Deen TIDJANI
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La nomination de Me Jacques Migan au poste de Haut Commissaire à la prévention de la corruption continue de soulever des équivoques. La dernière en date est celle de l’ancien locataire de la chancellerie béninois, Valentin Djènontin. Dans une tribune publié sur sa page Facebook, l’ancien parlementaire soulève des griefs qui, selon lui, ne favoriseraient pas une bonne prévention de la corruption. C’est à lire ici.


NOMINATION DU HAUT-COMMISSAIRE A LA PREVENTION DE LA CORRUPTION AU BENIN.

Mercredi 12 juin 2024, le Conseil des ministres du Bénin a prononcé des nominations dont celle du Haut-Commissaire à la Prévention de la corruption, en la personne de Monsieur Jacques MIGAN.
Cette nomination résulte de l’application de la Loi N° 2020-09 du 23 avril 2020 portant création, organisation et fonctionnement du Haut-Commissariat à la Prévention de la Corruption en République du Bénin.

Lorsque l’on sait que cette loi a abrogé la Loi N°2011-20 du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption dont l’article 3 faisait obligation aux hautes personnalités de l’Etat, aux hauts fonctionnaires, ainsi que les personnalités élues à un mandat public, de faire la déclaration de leur patrimoine à l’entrée, comme à la sortie de fonction ; comment est-ce que la prévention à la corruption est-elle possible ?

Comment prévenir la corruption dans un pays, lorsque le Chef de l’Etat refuse de publier son salaire, celui de ses ministres et collaborateurs à la présidence, dans les agences et sociétés d’Etat ?

Comment prévenir la corruption, lorsque le mode de gestion des affaires publiques choisi et assumé est l’opacité absolue ?

Comment prévenir la corruption, lorsque la barrière entre le patrimoine de l’Etat et celui du Chef de l’Etat n’est pas étanche ?

Comment prévenir la corruption, lorsque l’exécutif a la latitude d’endetter sans limite le pays sans l’autorisation préalable de l’Assemblée nationale ?

Comment prévenir la corruption, lorsque, ni le Chef de l’Etat, ni le ministre des Finances n’a la pudeur de déclarer le coût de l’organisation de Vodoundays de janvier 2024 au peuple ou aux journalistes ?

Comment prévenir la corruption, lorsque l’on ne connaît jamais l’identité réelle de ceux qui reprennent les sociétés d’Etat liquidées ou ceux qui gagnent les gros marchés publics ?

Comment prévenir la corruption, lorsque l’Etat exproprie des citoyens sans dédommagement préalable et que ces parcelles retournent dans le patrimoine des princes du régime qui y implantent hôtels, bureaux, domiciles, salles des fêtes, restaurants, buvettes, maisons d’hôtes, etc. ?

Comment prévenir la corruption, lorsque la quasi-totalité de l’appareil productif et des leviers économiques sont concentrés entre les mains d’un seul individu et/ou de son clan dont les sociétés exécutent tout en hors taxes sans jamais payer d’impôts dans les caisses de l’Etat ?

Autorités de mon pays, pouvez-vous arrêter le théâtre et la dilapidation des ressources publiques dans ces institutions cosmétiques afin de vous préoccuper des enjeux de développement pour procurer aux béninois le pain et la paix ?

Le Haut-Commissariat à la Prévention de de la Corruption est autant budgétivore et inutile que le poste du vice-président de la République !

Mardi 18 juin 2024

DJENONTIN-AGOSSOU Valentin
Ancien Ministre / Ancien Député

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