Au Bénin, toutes les composantes sont associées à la formulation de la vision de développement du pays à l’horizon 2060. Dans la perspective de produire un rapport diagnostic prenant en compte les aspirations de toutes les tendances, le Ministre d’État Abdoulaye Bio Tchané, chargé du développement et de la coordination de l’action gouvernementale, a dépêché mardi 13 Août 2024 au palais des gouverneurs, une délégation d’experts afin de recueillir les observations des élus du peuple.
Par : Is-Deen TIDJANI
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Le groupe d’experts dépêché auprès des parlementaires par le Ministre d’État Abdoulaye Bio Tchané était composé des experts Oscar Didier Capo Chichi et Télesphore Nounagnon Affagnon. Leur mission principal est d’échanger avec les députés et de collecter auprès de ces derniers, leurs perspectives et leurs aspirations afin d’alimenter le rapport diagnostic stratégique du système Bénin dans une dizaine de domaines à savoir : économie, social, politique, environnement, culture, technologie, infrastructure, santé, éducation et sécurité.
A cette tâche, les émissaires du Ministre d’État Abdoulaye Bio Tchané ont, dans une démarche participative, écouté les points de vue de chaque élu.
Au plan économique
Sur le plan économique par exemple, le député Assan Seybou a fait remarquer que le plan Bénin Alafia 2025 n’a pas atteint ses objectifs dans la mesure où le secteur privé n’a pas joué pleinement son rôle de créateur de richesse. L’élu du peuple va plus loin en soulignant « (…) Nous n’avons pas abouti au rôle que doit jouer le secteur privé ». Pour éviter que les mêmes cause ne produisent les mêmes effets, il suggère qu’à l’horizon 2060, « (…) le secteur privé prenne ses responsabilités de créateur de richesse et que l’État se confine dans son rôle de régulateur.» Au plan communautaire, Assan Seybou a constaté qu’il y a une sorte de résistance pour aller aux grands ensembles économiques et communautaires. « (…) Si nous voulons en 2060 un État qui promeut l’industrie, il faudrait que l’État veille à protéger le Made in Bénin. Nous ne pouvons pas produire dans nos industries et être compétitifs si nous ne protégeons pas nos investissements », a dit le Président du groupe parlementaire Bloc Républicain pour qui l’État doit protéger ses nationaux et les positionner au plan international. Il a aussi suggéré qu’on accentue la diversification des filières en allant au-delà du coton. L’autre point sur lequel il a mis l’accent est le système bancaire qui n’a pas fonctionné dans le cadre de la mise en œuvre de la vision Alafia 2025 pour accompagner les créateurs de richesses. Dans la perspective de 2060, le député a dit qu’il faut donc redynamiser le secteur bancaire de sorte afin qu’il soit très proches du secteur privé. « D’ici 2026, il nous faut des banquiers de développement et non strictement commerciaux », a-t-il dit.
Pour 2060, l’honorable Sabi Karim Alassane, souhaite que le Bénin soit une économie basée sur une forte industrialisation orientée vers l’exportation.
« (…) D’ici 2060, mon rêve est qu’on ait une économie prospère qui passe par un industrialisation de nos produits locaux. Il faut qu’on exporte plus qu’on importe. On a mis l’accent sur la privatisation à outrance. J’ai la crainte que d’ici 2060 cela ait des impacts négatifs sur le social, notamment l’eau et l’électricité », a dit pour sa part, l’honorable Imorou Taïrou.
Pour 2060, l’honorable Domitien N’ouémou souhaite le renforcement de la machine institutionnelle qui gouverne l’économie. Il a aussi suggéré que l’accent soit fortement mis sur la transformation de tous nos produits locaux et qu’on n’exporte plus les produits non transformés.
Au plan social
Sur le plan social, les représentants du peuple ont souhaité que les actions futures soient plus accentuées sur la culture de la solidarité nationale et travailler sur la mentalité du Béninois qui doit désormais respecter le bien public. « (…) Il faut mettre la dynamique sur le travail car on mange à la sueur de son front », a dit l’honorable Orden Alladatin qui a aussi insisté sur la mise en place d’un système qui promeut l’équipe et la justice.
Intervenant sur le sujet, l’honorable Assan Seybou a insisté sur la nécessité de dépolitiser le social avec en point de mire la prise en compte de la question de la dividende démographique.
Au plan politique
«(…) Au plan politique, le débat doit être tourné autour de deux modes que sont la démocratie et la dictature », pense l’honorable Topanou. À l’en croire, malgré ses imperfections, le système démocratique reste et demeure celui par lequel le Bénin peut se développer à l’horizon 2060. Pour Assan Seybou, le Bénin à l’horizon 2060 doit être un modèle démocratique multipartite contrôlé du point de vue du nombre de partis politiques devant animer la vie politique pour garantir le développement. «(…) La démocratie qui promeut le développement doit être le choix clair que nous devons faire à l’horizon 2060», a soutenu Orden Alladatin.
Des propositions très intéressantes ont été aussi faites par les députés aux émissaires du Ministre d’État Abdoulaye Bio Tchané, dans les domaines comme : l’environnement, la santé, la sécurité, les infrastructures, la technologie, l’éducation, etc…).