Bénin : La plateforme des OSC dit NON à la prolongation du mandat des députés actuels
Par : Is-Deen O. TIDJANI (D.O.T)
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Le Chef de l’État Patrice Talon a reçu en audience ce mercredi 20 mars 2019, au palais de la marina, les responsables de la plateforme des organisations de la société civile (OSC). La séance s’est tenue après le Conseil des Ministres et a tournée autour de l’ambiance pré-électorale qui prévaut depuis quelques jours dans le pays.
Au cours de cette audience, les responsables des OSC ont exprimé au premier magistrat du pays, leurs inquiétudes quant au climat pré-électoral, ainsi que leur satisfaction pour la démarche qui consiste à rechercher le consensus pour des élections législatives inclusives et appaisées. La délégation de la plateforme des OSC a souhaité que les partis politiques soutenant l’action du Gouvernement puissent participer pleinement au débat en cours pour faire avancer les choses. Cependant, les hôtes du Chef de l’État n’ont pas manqué de marteler leur désapprobation contre la prolongation du mandat des députés actuels. Pour eux, le 15 mai 2019, la 8ème législature de l’Assemblée nationale doit être installée. Les OSC proposent un probable décalage des élections de quelques jours, mais tiennent au respect absolu du 15 mai. Madame Fatouma Batoko Zossou et ses camarades ne veulent pas non plus de la révision de l’article 80 de la Constitution agitée par certains députés, ce qui entraînerait de facto la révision de la loi fondamentale.
Les OSC saluent la justesse des réformes en cours
Après avoir écouté ses hôtes, le Président de la République Patrice Talon, les a remercié pour leur rôle de veille citoyenne. Il leur a aussi expliqué les objectifs des réformes qu’il conduit et surtout le souci de rationnaliser le paysage partisan de notre pays, afin d’avoir à terme, de vrais partis politiques, à influence nationale, et qui forgent des dirigeants de qualité. Selon Patrice Talon, toutes les autres réformes engagées doivent être soutenues par celle du système politique et partisan car c’est la qualité du personnel politique qui impacte la vie nationale dans tous les secteurs.
Il a partagé avec ses hôtes, la nécessité d’engager notre pays sur une excellente voie. « C’est ce qui nous a manqué jusqu’ici et qui fait que nous ne nous développons pas. », a-t-il rappelé.
Rassurant ses hôtes, Patrice Talon rappelle que les textes aujourd’hui querellés ont fait l’objet de débats des acteurs avant leur adoption par l’Assemblée nationale. A cet effet, il a souligné que la Charte des Partis en particulier, a été voté presqu’à l’unanimité des députés. Ce qui doit amener à s’interroger sur les motivations réelles de ceux qui en demandent aujourd’hui l’abrogation. Aussi le Président de la République a-t-il rappelé que chaque fois que les députés de l’opposition ont fait échec à des textes de loi qu’il a soumis au parlement, il s’est incliné en bon démocrate.
Dans leur ensemble, les acteurs de la société civile présents à cette séance à savoir Fatouma BATOKO ZOSSOU, Gustave ASSAH, Ralmeg GANDAHO, Martin ASSOGBA, Maryse GLELE AHANHANZO et autres, ont reconnu la nécessité et la pertinence des réformes engagées.
Leur plaidoyer a ensuite consisté à exhorter à ce que l’aboutissement de toutes les discussions en cours permettent que la 8ème législature soit effectivement installée le 15 mai 2019 et pas après. Ce à quoi le Président de la République répondant favorablement en soulignant qu’il n’a pas le pouvoir de suspendre le processus électoral, mais qu’il est de son devoir de travailler à la tenue des élections à bonne date. Ce à quoi il s’est engagé, invitant les OSC à poursuivre leurs œuvres de sensibilisation des populations pour des élections pacifiques.
Pour les acteurs de la Plateforme, tous les aménagements peuvent être apportés, le cas échéant, au processus. Mais la date butoir du 15 mai doit être maintenue coûte que coûte.