Opinion : Les défis et perspectives qui s'imposent aux entrepreneurs béninois
Par : Is-Deen O. TIDJANI (D.O.T)
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Dans une réflexion scientifique, le Dr Harry VIDEROT s’est penché sur les défis et perspectives qui s’imposent aux entrepreneurs béninois dans cette jungle impitoyable dans laquelle se trouve de nos jours le secteur de l’entrepreneuriat au plan africain. Dans sa tribune que voici (ci-dessous), le Consultant en Management des Entreprises et Organisations , Docteur en sciences de gestion de l’Université d’Abomey-Caalvi (Bénin) et praticien de l’Université de recherche des Nations-Unies en Suisse, s’est attelé à répertorier quelques obstacles auxquels font face les jeunes entrepreneurs africains et surtout Béninois dans la mise sur pied et le développement ou épanouissement de leurs entreprises. Après avoir répertorié ces obstacles, Dr Harry VIDEROT a aussi fait quelques propositions que nous vous invitons à découvrir ensemble.
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Face au sort auquel est voué l’entrepreneur Africain ; quels sont les défis et perspectives qui s’imposent à l’entrepreneur béninois ?
L’Afrique est connue pour ses immenses ressources naturelles : 97 % des réserves mondiales de cuivre, 80 % de celles de coltan, 57 % dor, 23 % d’uranium et de phosphate, 60%. Les jeunes Africains veulent créer des entreprises. En fait, les jeunes de moins de 25 ans représentent plus de 50 % des 1,3 milliards d’habitants du continent. Avec l’arrivée des technologies de l’information et de la communication (mobile, Internet, réseaux sociaux) et les succès des jeunes entrepreneurs, nous assistons à une nouvelle révolution, celle de l’entrepreneuriat.
Cependant, il y a beaucoup de problèmes qui nécessitent des solutions innovantes et ce fait présente des opportunités dont beaucoup de start-ups peuvent tirer profit. La majorité des pays africains diversifiant leurs sources de revenus traditionnelles, l’entrepreneuriat est de plus en plus considéré comme une clé de la croissance économique. J’usquà présent, l’entrepreneuriat a produit des rendements énormes pour les entrepreneurs, et selon les experts, il recèle un énorme potentiel inexploité pouvant mener le continent africain à sa prochaine phase de développement.
Aujourd’hui, l’entrepreneuriat est considéré comme l’un des outils les plus durables de création d’emplois en Afrique. « L’entrepreneuriat crée de nouveaux emplois et de nouvelles entreprises, de nouvelles façons de fournir des services de base, de nouvelles façons de voir le monde -il est l’étincelle de la prospérité », a déclaré M. Obama. « Le succès peut engendrer le succès – de nombreux entrepreneurs tirant leur épingle du jeu, d’autres suivent leur exemple », « L’état d’esprit a changé et beaucoup de jeunes gens pensent comme des employeurs. » et il est juste qu’on puisse les accompagner dans ce parcours. Le jeune entrepreneur et l’entrepreneur ayant déjà une expérience professionnelle avérée sont confrontés aux mêmes difficultés quand ils décident d’entreprendre en Afrique.
Le premier obstacle quand vous avez identifié un besoin de la société dans laquelle vous vivez et que vous avez décidé de mettre en place un projet d’entreprise pour répondre à ce besoin (demande, faiblesse), vous rencontrez la résistance de votre entourage à qui, naturellement, vous parlez de votre projet ; Généralement, on vous dit que c’est très risqué l’environnement culturel qui devrait être le premier levier de motivation de l’entrepreneur est défaillant.
Le second obstacle, c’est l’environnement des affaires lui-même. Les économies africaines ne sont pas forcément formatées pour être des créatrices de richesses et des producteurs de valeurs ajoutées. Dans un tel environnement, l’entrepreneur est livré à lui-même. La réussite des initiatives est intrinsèquement liée à une solide volonté politique en faveur de la productivité, de la transformation de produits bruts en produits finis, de la performance des politiques publiques et l’évaluation de leur mise en application, de la bonne gouvernance, de la solidité des institutions publiques, et de l’efficacité de l’administration publique. Force est de constater malheureusement que ce n’est pas encore vraiment le cas dans de nombreux pays africains… pour l’instant.
Le troisième obstacle est la capacité des « apprentis entrepreneurs » d’être structurés, sérieux, rigoureux, courageux, aventureux et résistants aux pressions et chocs extérieurs. Il existe deux catégories d’entrepreneurs en Afrique. Les entrepreneurs par défaut et les entrepreneurs par vocation.
Le quatrième obstacle est le financement de son entreprise, à la création de l’entreprise, pendant la période de décollage et à l’atteinte de la vitesse de croisière vu le contexte culturel et l’aversion à l’entreprenariat, les «business angels» africains n’existent quasiment pas.
L’entrepreneur doit tout d’abord compter sur lui-même, donc sur ses propres ressources, ce qui fait défaut à la majorité. Le financement public est très limité. Le marché des capitaux en Afrique dans sa généralité n’est pas adapté au financement des PME et des startups. Les banques sont frileuses, car elles estiment que l’asymétrie d’informations est trop importante pour avoir une bonne visibilité sur la qualité de crédit des PME et des startups. Les fonds d’investissement ont des tickets d’entrée trop élevés pour les PME et les startups, et les institutions de microfinance proposent de faibles ressources de financement et des taux d’intérêt prohibitifs.
Les défis et perspectives qui s’imposent !
À l’heure actuelle, l’Afrique présente un environnement économique paralysant hostile aux innovations. Par exemple, comment parvenir à développer une entreprise commerciale de rêve quand la famille est pauvre ce qui exclut la possibilité de mobiliser le capital initial. Le nombre de jeunes migrants issus des zones rurales se bousculant pour gagner leur vie dans des villes ne cesse de croître. Cela pose un énorme défi démographique. Il existe déjà un nombre alarmant de jeunes, se bousculant pour l’espace et se battant pour les faibles installations et infrastructures des villes.
Au Bénin, 98% des entreprises sont dans l’informel, tandis que 90% de la population travaillent dans l’informel. Les promoteurs d’entreprises ont trois défis à relever. Mais avant d’y arriver, il va falloir trouver une solution à la question du secteur informel qui occupe une place importante dans l’économie nationale mais aussi à la formation et l’accompagnement de ses jeunes et petites structures dans la mise en place de leur politique entrepreneurial dans un marché concurrentiel. Ce que résume Dr Harry VIDEROT dans le programme « le passeport pour l’entrepreneuriat et l’employabilité » Prix du programme Global Solution Berlin 2017.
– L’efficience des mesures macro-économiques à savoir la bonne gouvernance ; l’accompagnement des investisseurs locaux ; les cadres institutionnels adéquats ; la synergie entre l’Etat et les entreprises.
– L’amélioration des facteurs structurels ; avec la promotion d’un marché local avec une réelle intégration régionale ; la réduction des lourdeurs administratives ; puis la crédibilité de l’appareil judiciaire.
-Enfin l’accès au financement mais aussi l’accompagnement des entreprises sur le plan de la formation et l’adaptation au marché.
Dr Harry VIDEROT
Consultant en Management des entreprises et organisations ;
Spécialiste des ODDs
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