Niger : Évitons le piège du déni de la démocratie!
À quoi mesurons-nous la vitalité de la démocratie, si tant est que ce régime politique passe pour le plus apprécié de tous? En tout cas, pas à l’aune des coups de force comme au Niger dernièrement. Il aura fallu donc remplacer le bulletin de vote par les balles et la démocratie par les kalachnikovs. Mais l’intelligence humaine n’est plus à ce stade, même dans un monde de plus en plus perverti par l’apologie du crime.
Un gouvernement est-il corrompu ? L’élite politique manquerait-il d’efficacité ? Des crises surgissent-elles? La voie républicaine demeure celle des manifestations encadrées par la loi dans la limite de ce qui est toléré par les principes démocratiques, quoique perfectibles. C’est à croire que la norme désormais devrait être de laisser quelques groupuscules chasser le chef du village à coup de gourdins, parce qu’une frange ne serait pas d’accord avec sa gestion ! Voudrions-nous donc donner carte blanche à quelques badauds pour s’en prendre, armes à la main, au maire ou même au député juste parce que les choix de gouvernance opérés ne sont pas de leur goût ? Évidemment que non! C’est pourtant ce que nous nous amusons à promouvoir depuis peu, face à cette situation au Niger, comme s’il y a un bon coup d’état et un mauvais ?
Et dire que des intellectuels s’agitent au gré de leur haine contre telle ou telle puissance, à promouvoir ce déni de la démocratie, soi-disant, au nom du peuple! Il urge que nous saluons la position de la CEDEAO, pour peu qu’il soit encore possible de faire entendre raison aux putschistes qui n’abusent pas seulement de la force, mais aussi et surtout du peuple nigérien. On y reviendra.
Par : Fidèle Sèna VODOUNON
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