Bénin/Politique : Prudencio Claudine décline les raisons de l’avènement de la Renaissance Nationale [ Discours ]
Par : Is-Deen TIDJANI
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Samedi 16 Décembre 2023, Claudine Afiavi Prudencio et les militants de son parti étaient en congrès extraordinaire au palais des Congrès à Cotonou. Ce fut une occasion pour la seule femme, cheffe de parti politique en République du Bénin et les siens, de procéder à de profonds changements au sein de leur formation politique, mais aussi à une reconfiguration structurée des instances dirigeantes.
A travers un « discours diagnostic » la présidente Claudine Prudencio explique les raisons de ce « total relooking » et annonce les perspectives d’avenir pour l’Union Démocratique pour un Bénin Nouveau (UDBN) d’hier qui devient désormais Renaissance Nationale (RN). Lire ici, l’intégralité de son discours.
DISCOURS DE LA PRESIDENTE CLAUDINE AFIAVI PRUDENCIO A L’OCCASION DU CONGRES EXTRAORDINAIRE DE L’UDBN (actuel RENAISSANCE NATIONALE)
(Palais des Congrès de Cotonou, Samedi 16 décembre 2023)
« Sous notre firmament, tout n’est que changement, tout passe… et quoi que l’homme fasse, ses jours s’en vont courant, plus vite que le vent… tout passe. »
Mesdames et Messieurs les Responsables et Représentants des partis politiques frères, Merci d’avoir répondu favorablement à notre invitation ;
Chers Autorités politico-administratives et socioreligieuses, en vos rangs, grades et qualités respectifs ;
Mesdames et Messieurs, Militantes et Militants de l’UDBN venus des contrées proches et des plus lointaines,
Vous avez bravé les difficultés et risques du voyage de la route et du temps pour venir des quatre coins de notre pays et même de l’étranger. Votre présence remarquable vous sied et je vous en félicite de tout coeur!
CHERS CAMARADES,
Comme je le disais tantôt, « sous notre firmament, ….. tout passe ».
C’est par ces quelques vers empruntés à la poésie qu’il me plaît bien d’entamer cette prise de parole devant cette auguste assemblée en vous saluant chacun et tous en vos rangs, qualités et grades.
Mikuwabo,
Mianwézon…
Oui tout passe vraiment…
Tout passe mais vous, malgré tout ce temps, vous êtes restés inoubliables dans mon cœur et dans mes souvenirs.
Vous m’avez bien manqué ! Oui, vous m’avez beaucoup manqué ! Pendant des mois, je n’ai pas levé le poing ; ce signe de ralliement de tous les camarades de notre grand Parti, le Parti Union Démocratique pour un Bénin Nouveau (UDBN).
Je suis heureuse d’être de retour parmi vous. En balayant du regard cette salle du palais des congrès où fut écrite une des plus glorieuses pages de l’histoire de notre pays, je suis heureuse de revoir les physionomies des pionniers de notre histoire à nous.
Dans le même temps, je suis triste ; triste de l’absence de nos camarades disparus ; hommes et femmes dont la contribution à notre épopée occupe une place centrale dans mes souvenirs. Nous leur devons beaucoup. De peur d’en oublier, je renonce de citer leurs noms. Que leurs âmes reposent en paix. N’oublions pas leur sacrifice. Nous avons, vis-à-vis d’eux, un sacré devoir de mémoire.
CHERS CAMARADES,
Dans toute structure qui aspire à une vie réelle, il sied qu’à des moments donnés, que l’on puisse faire un arrêt, observer une pause et évaluer ses actions. C’est, en effet, ce qu’a compris votre parti, notre parti, l’Union Démocratique pour un Bénin Nouveau (UDBN) en décidant d’aller au congrès ordinaire.
Chers camarades, chers Militantes et Militants,
Depuis près d’une quinzaine d’années, notre formation politique s’est évertuée à animer la vie politique béninoise. Elle a érigé au rang de ses objectifs importants, d’être présent à tous les rendez-vous électoraux. Soit en alliance, soit seule.
Je peux l’affirmer, sans risque de me tromper, que les hommes et femmes qui l’ont constitué ont joué leur rôle afin que le parti tienne la dragée toujours haute. Soyez en félicités, chers camarades.
Militantes et militants,
La nouvelle ossature que la charte des partis politiques et le système partisan réservent aux formations politiques aura amené notre parti à faire, durant le parcours, certaines options. Ce fut, pour nous, une expérience ; expérience de laquelle nous avons tiré beaucoup de leçons. La principale leçon tirée, et sur laquelle je veux attirer votre aimable attention, Chers camarades, Mesdames et Messieurs, eh bien, c’est que, jamais, je dis bien au grand jamais, notre parti ne saurait être le vassal de qui que ce soit ni le thuriféraire d’encensement d’idéologies contraires à nos idéaux !
Chers camarades,
Savez-vous que quand l’aigle vieillit, ses plumes s’affaiblissent et ne peuvent pas le porter aussi vite et aussi haut qu’elles le devraient. Cela le rend faible et pourrait le faire mourir. Alors il se retire dans un endroit éloigné dans les montagnes. Là-bas, il arrache les faibles plumes de son corps et brise ses becs et ses griffes contre les rochers jusqu’à ce qu’il soit complètement nu ; un processus très sanglant et douloureux. Ensuite, il reste dans cette cachette jusqu’à ce qu’il ait développé de nouvelles plumes, de nouveaux becs et de nouvelles griffes, puis il ressort en volant plus haut qu’auparavant.
Retenez de cette petite histoire, que l’on a parfois besoin de se débarrasser de vieilles habitudes, de vieux atouts, peu importe la difficulté et la douleur liés à cette séparation.
Les choses qui nous pèsent ou n’ajoutent plus de valeur à nos vies ou encore qui nous rendent obsolètes dans un monde dynamique et en pleine évolution, doivent être abandonnées. Sans cette mutation, aucune régénérescence n’est possible.
Chers Camarades,
Comme vous le savez, nous avons vécu beaucoup de choses. Aussi bien des merveilles que des Vicissitudes…, beaucoup de vicissitudes. Mais pour nous, c’est le parcours des gens bien, et de gloire qui est ainsi souvent tracé. Heureusement, heureusement qu’au bout du rouleau, il y a la gloire !
Chers Camarades, Réjouissez-vous ! Remerciez le Ciel, parce que vous êtes tous des gens de gloire !
Je sais, oui je sais que beaucoup d’entre vous, Chers militantes et militants, vous ruminez des sentiments de déception, vous ronchonnez face aux difficultés rencontrées sur notre parcours commun. Vous vous êtes battus pour hisser haut notre étendard.
Le Bureau Exécutif National et moi-même, nous nous sommes battus pour que vous soyez satisfaits. Mais bien de choses sont perçues, légitimement perçues par vous comme n’étant pas roses.
Je reçois les échos de beaucoup de militantes et de militants qui disent qu’ils ont fait beaucoup de sacrifices et qu’au finish, ils n’ont pas eu le bonheur politique escompté ! Soit ! Mais je vous exhorte à la force mentale et à la détermination. Oui ! Notre parcours est certes difficile par endroits ; mais je peux vous dire que sur d’autres plans nous sommes enviés ! Ne tombons pas dans le piège du découragement en pensant que nous ne sommes pas considérés.
Certains acteurs politiques se plaisent à dire que dans la majorité présidentielle, il n’y a que deux formations politiques. Beaucoup d’entre vous se sentent davantage frustrés à entendre cela ! Nous sommes conscients de vos frustrations !
Mais très chers Camarades, en Vérité, en Vérité, je vous le dis : ce n’est pas parce que quelqu’un a intérêt (son intérêt) à clamer que vous n’avez pas de la valeur, que réellement vous n’en avez pas !
En me basant sur des décennies d’expériences que j’ai accumulées en politique, je puis vous dire que si vous êtes convaincus d’être sur le droit chemin de vos convictions, si vous avez l’assurance d’être dans la défense des intérêts du peuple souverain, si vous avez le cœur tranquille devant le tribunal de votre conscience, aucune sirène manipulatrice ne doit vous distraire. C’est plus que jamais le moment de redoubler d’ardeur pour consolider nos liens avec le peuple, seul grand juge des actes de chacun dans l’espace public et politique. C’est là que se trouve notre responsabilité ; notre grosse part de responsabilité dans ce que sera l’avenir politique et socio-économique de notre cher et beau pays le Bénin.
En politique, nous ne sommes pas nés de la dernière pluie. Nous devons capitaliser toutes nos expériences et en tirer meilleures leçons. Abandonner la lutte, c’est échouer. Nous devons comprendre que dans la vie, tout est rapport de forces ; en politique, encore plus. Nous devons travailler dur et fort sur le terrain pour ratisser large ! Et pour ceux et celles d’entre vous qui trainent encore en eux l’amertume des nos récents résultats électoraux très peu reluisants, je dis «ne passons pas notre vie à pleurer sur le lait renversé ». J’ai eu échos des récriminations d’autres encore parmi les nôtres, qui se plaignent de ce qu’on nous aurait volé nos résultats. A ces camarades, je répète que c’est à nous de nous battre pour sécuriser notre vote et trouver, dans notre ingénierie politique, les stratégies pour empêcher que nos voix nous soient volées une autre fois.
Loin de moi, l’intention de ne pas reconnaître la pertinence de vos plaintes. Mais si nous regardons notre expérience politique, si nous regardons nos ambitions, nous ne devons pas nous installer dans les plaintes au point de perdre la force d’avancer…, la force de Renaître pour Reconquérir !
Les coups bas en politique, j’en ai personnellement trop reçu. De tous genres et venant parfois d’acteurs les plus insoupçonnables. Si j’en suis là, à tenir encore, c’est vraiment parce que je crois en nos valeurs et en notre idéal politique commun. C’est aussi parce que je sais que je ne dois pas vous abandonner parce que j’ai la crainte de Dieu, et tant que Dieu me donne le souffle de vie. Votre présence dans l’arène, en dépit de tout, constitue pour moi aussi un carburant psychologique.
Chers Camarades, il m’arrive, contrairement à ce que beaucoup peuvent penser, de vivre des moments où je suis psychologiquement abattue face à des situations politiques extrêmement difficiles, souvent incompréhensibles. Mais très vite, mon entourage immédiat me rappelle à l’esprit mon engagement de ne reculer devant rien.
Très rapidement je retrouve la force de continuer comme un bon roseau qui ploie mais ne rompt jamais. Avec une détermination encore plus forte !
Permettez-moi de rendre un hommage mérité à mon très cher époux, et à mes braves enfants. Ils m’ont toujours soutenue. Ils ont toujours été là pour moi. Chers Frères et Sœurs (oui, nous formons une famille), vous n’avez pas idée de l’effet psychologique positif que je ressens lorsque je lis les messages de soutien moral de la part de beaucoup d’entre vous !
Je voudrais saluer la très forte détermination et le courage du Bâtonnier Cyrille Djikui, 1er Vice-Président du Parti, qui se bat farouchement pour la survie de notre famille politique à laquelle il tient comme la prunelle de ses yeux.
Je vous exhorte aussi à rester forts, très forts dans la tête. Nous venons de loin et surtout nous allons très loin.
Pour toutes les femmes engagées en politique, je prie Dieu de toucher le cœur de leur mari pour que chaque époux s’inscrive dans une dynamique librement consentie de masculinité positive. C’est très capital pour votre épanouissement socio-politique, chères sœurs.
A vous jeunes filles et jeunes dames, puisse le Seigneur mettre sur votre chemin, des hommes qui vous soutiendront et ne seront jamais un handicap pour votre engagement politique. Le célibat cessera d’être votre partage ; il ne saurait être présenté comme une opportunité pour le salut de la femme dans l’action publique et politique. Dans le processus de concrétisation de notre idéal politique, nous travaillons à ce que la femme militante engagée, soit parallèlement épanouie au plan familial et au plan social. Cela implique l’accompagnement de son homme et le respect de ce dernier par la femme. Notre parti continuera à se battre dans ce sens en y prenant la plénitude de ses responsabilités. A vous tous, hommes, sachez que vous êtes le soutien et le parapluie de la femme. Que Dieu vous en donne chacun, une de respectueuse, de compréhensive et de dynamique pour être votre béquille. Je suis convaincue qu’il n’y a de grand homme sans le soutien de la femme. Pour nous, l’action politique doit se mettre avant tout, au service du bien-être social et familial, au service de l’éducation, au service de l’épanouissement économique de ses membres et de celui de tous les fils et filles du pays. Avec des familles solides, épanouies et prospères, nous construirons une véritable Nation béninoise. C’est cela notre modèle politique.
Nous sommes plus que jamais déterminés à concrétiser cet idéal politique en prenant les grandes décisions qui engagent notre famille politique dans une autre dimension. Comme le disent les jeunes, « c’est désormais, un autre level ! ».
A l’image de l’aigle, comme je le disais tantôt, notre Parti est arrivé à un stade où, soit il décide de mourir, soit il prend la résolution de se métamorphoser. Vous conviendrez avec moi que les pères-fondateurs de notre parti, ceux qui ont sué eau et sang pour mettre l’UDBN sur les fonts baptismaux, ne nous pardonneront pas cette mort prématurée. Surtout ma feue mère qui a rédigé les statuts du Parti avec nous.
Voilà donc l’une des principales raisons qui nous auront conduits au dernier congrès ordinaire. Congrès dont les travaux nous ont permis de repenser notre formation politique. Nous avons procédé au décryptage et à l’identification tant de nos problèmes que de la thérapie appropriée pour renaître. Oui, Renaître ! Mais nos réflexions ne se sont pas arrêtées à la RENAISSANCE. Il nous faut aller à la conquête de l’électorat. Il nous faudra agir de sorte à avoir une place de choix dans le cœur de chaque enfant de ce pays, sans considération de sa région, de sa croyance et de sa philosophie.
Chers camarades ! Militantes et militants,
Dans ce processus de métamorphose, il nous a paru nécessaire de faire peau neuve. Non pas de changer d’idéal mais plutôt d’arborer d’autres parures. Avec des valeurs cardinales renforcées ! Avec de nouvelles forces mentales et sociales à même de nous faire relever ce gros et noble défi : RENAÎTRE POUR CONQUERIR ! Avec, chevillé au corps, notre amour sans limites pour notre NATION, la Nation Bénin !
Forts de cette ambition bien murie, j’ai l’honneur, l’immense honneur de déclarer, du haut de cette tribune, que désormais, notre parti l’Union Démocratique pour un Bénin Nouveau (UDBN) se fera appeler :
RENAISSANCE NATIONALE ! Je dis bien RE-NAI-SSANCE NA-TIO-NALE !
Je vous remercie pour cet enthousiasme qui présage, d’ores et déjà, des innombrables succès et bonheurs partagés qui nous attendent à partir d’aujourd’hui et sous la bannière de RENAISSANCE NATIONALE.
Le récépissé définitif de notre Parti RENAISSANCE NATIONALE (RN) est signé du ministre de l’Intérieur sous le numéro 2023/ N° 067/MISP/DC/SGM/DPPAE/SA, du 1er Décembre 2023. Il est paru dans le 134 è année n° 22 suppl du 22 Novembre 2023 ayant publié le récépissé provisoire 2023/ n°066/MISP/DC/SGM/DPPAE/SA du 21 novembre 2023 délivré audit Parti politique, ce qui donne définitivement acte de modifications et de changements intervenus au sein du Parti politique.
Le logo de Renaissance Nationale (RN) s’identifie facilement par le ‘’ R ‘’ qui représente le mot « Renaissance » en caractère d’imprimerie et par la lettre ‘’ N’’ au pied de la carte du Bénin, signe de son envergure « Nationale ».
Ce logo met en avant un univers de modernité et de changement regroupant dans l’union, tous les citoyens béninois du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest.
Les couleurs de Renaissance Nationale (RN) sont ainsi le vert, le jaune doré et le rouge. Le rouge porte le symbole de la sagesse, de la passion et de l’amour. Cette passion qui est le carburant qui a toujours nourri nos actions et nos sacrifices pour le rayonnement du Parti.
Le vert des feuilles des épis de maïs, se veut le reflet de l’espérance, du bonheur et de la stabilité. Il exprime la renaissance et la jeunesse.
Des épis de maïs qui traduisent l’abondance et le bien-être pour tous, sont dorés comme signe de richesse ; un leitmotiv sacré pour le parti Renaissance Nationale (RN).
À travers son logo, RN voudrait indiquer que toutes les couches sociales, particulièrement les jeunes, les femmes, les personnes âgées et les plus défavorisés constituent sa priorité.
Chers camarades,
Ce sera donc avec ces armes que nous irons désormais devant la population, devant l’électorat. Pas pour leur servir la démagogie mais pour aller avec elles sur la base d’un contrat social plus solide, gage de prospérité partagée pour tous.
Je sais pouvoir compter sur chacun et sur tous pour la réussite totale, pour repousser toutes nos limites. La qualité de nos échanges tout à l’heure, en donnera déjà le ton car mon vœu si vous le vôtre, est que ce nouveau départ que nous prenons dans la marche vers la Renaissance puisse être in fine, une véritable démarche de relance effective et affective de la vie politique au Bénin pour sortir notre pays de l’ornière de la manipulation et de l’inféodation des consciences afin de le mettre définitivement sur le piédestal du développement intégral, qui loin de décrédibiliser et de déstructurer, respecte l’homme, tout homme et tout l’Homme et le projette dans un monde de paix, de dialogue et de liberté, gage d’un progrès authentique, sérieux et durable.
C’est donc sur ces mots que je déclare ouverts les travaux du congrès extraordinaire de ce jour samedi 16 décembre 2023 dans cette somptueuse et historique salle bleue du palais des congrès.
Plein discernement à vous et que la fête soit belle !
Vive l’engagement collectif et résilient de tous qui a conduit à cette renaissance,
Vive le parti RENAISSANCE NATIONALE
Vive la cohésion démocratique entre les peuples,
Vive le BENIN
Je vous remercie
