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Tribune libre : Donald Trump et John Mahama : retour des perdants ou révélation psychologique de l’électorat ?

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L’analyse des trajectoires électorales de figures emblématiques telles que Donald Trump et John Mahama, après des échecs successifs, a suscité une série de questions intrigantes sur la dynamique électorale et la psychologie des électeurs dans un contexte cette fois ci pas spécifiquement africain.

Pourquoi ces deux leaders, après avoir perdu leurs réélections, réussissent-ils à revenir sur le devant de la scène politique et à reconquérir le pouvoir ou à triompher lors de nouvelles élections ? Est ce le résultat d’une belle combinaison interdisciplinaire combinant psychologie électorale, communication politique et théorie des dynamiques de groupe ? Ou encore une parfaite illustration de l’électorat en mouvement ?

Les échecs précédents : une tentative de lecture psychologique de l’échec électoral

Les échecs des deux dirigeants peuvent être analysés à travers plusieurs prismes psychologiques. La théorie de la cognitive dissonance, que l’on à eu le plaisir de réviser à l’annonce des tendances au Ghana, permet de comprendre pourquoi un électorat, après avoir rejeté un candidat, peut finalement le réintégrer dans son esprit. L’échec électoral initial peut avoir provoqué une réévaluation des attentes de citoyens, entraînant une réorganisation des croyances et des perceptions de ces derniers.

Dans le cas de Trump, son rejet par une partie de la population en 2020 a peut-être été perçu comme une conséquence d’un contexte pandémique et des tensions sociales, plutôt que d’un rejet fondamental de ses politiques. De même, Mahama, après plusieurs défaites, a dû faire face à une critique sur sa gestion économique, mais son retour en politique pourrait aussi être interprété comme un rejet des politiques de ses successeurs, plus qu’un soutien indéfectible à ses propres idées. En politique ce qu’on dit n’est pas forcément ce qu’on est capable de faire disent ils souvent.

Même s’ils pouvaient le dire, ils avaient quand même échoué à leurs réélections ?

Les échecs de Trump et Mahama pourraient avoir des points communs que je résume en ces trois facteurs que je regroupe en trois points :

1- La psychologie de la déception et la perception du changement : Les électeurs, dans leur majorité, recherchent un sentiment de changement, souvent insatisfaits de la situation en cours. Si la promesse de changement incarnée par un candidat n’est pas perçue comme réalisée, un sentiment de déception peut émerger, ce qui mène au rejet de ce candidat.

2- La polarisation sociale et politique : La montée des tensions sociales et politiques a exacerbé le rejet de ces leaders, Trump en particulier, dont les positions ont radicalisé l’électorat. Cette polarisation génère un effet de « dissonance cognitive », où les électeurs sont poussés à se distancer d’un leader pour éviter de remettre en question leurs propres valeurs ou croyances.

3- La communication dépréciée : L’échec de la communication politique pendant leurs mandats respectifs a joué un rôle crucial. Les stratégies de communication des deux leaders, marquées par la confrontation et la division, ont échoué à maintenir une image d’unité, essentielle pour la réélection dans des contextes politiques complexes.

Tout n’étant pas communication les électeurs finissent parfois par s’en rendre finalement compte.

Le retour en force de ces deux désormais « ex-nouveaux présidents » témoigne d’une complexité psychologique. Les électeurs semblent avoir compris que ces derniers malgré leurs échec précédents peuvent offrir une alternative à la situation actuelle. Cette résilience électorale peut être vue comme une réponse aux frustrations accumulées vis-à-vis des gouvernements successifs, souvent jugés à tord ou à raison en fonction des situations à répondre aux attentes populaires toujours croissantes.

Les électeurs de Trump de ma petite analyse ont pu voir en lui la promesse d’une Amérique toujours plus grandes tels que définie par les fondateurs de la grande Amérique, tandis que ceux de Mahama ont vu en lui une stabilité qui manquait dans le paysage politique ghanéen.

Selon la théorie de l’attachement en psychologie sociale, les électeurs, une fois attachés à une figure politique, peuvent difficilement se détacher de cette relation, même après un échec. Les électeurs de Trump et de Mahama ont probablement ressenti un attachement émotionnel à leurs leaders, basé sur des valeurs de sécurité et de stabilité, rendant leur retour en politique un phénomène attendu. Cette dynamique crée une relation de causalité où la perte de pouvoir initiale n’est pas perçue comme un échec irréversible, mais comme une phase transitoire dans une carrière politique.

A prendre l’analyse sur un angle des théories de la psychologie de l’électorat l’on peut aisément comprendre comment ces leaders ont su redéfinir leur image et créer une connexion émotionnelle forte avec une partie de l’électorat. L’électorat est souvent influencé par des facteurs affectifs et émotionnels, qui prévalent sur des raisonnements purement rationnels. Les candidats capables de manipuler ces émotions – à travers des récits de rédemption, des promesses de restauration ou un discours « anti-establishment » – trouvent une audience réceptive, prête à ignorer ou à oublier les erreurs passées.

Trump, par exemple, a cultivé l’image du « bouc émissaire » pour de nombreux électeurs qui se sont sentis aliénés par les élites politiques, tout comme Mahama a surfé sur le mécontentement vis-à-vis des leaders actuels du Ghana.

Ces deux victoires peuvent constituer un sujet réflexions plus abouties sur la relation affective des populations avec les leaders politiques et les mécanismes de la mémoire collective. A la fin si tout n’est pas exclusivement liée à la qualité de l’offre politique des candidats, peut on confirmer la parfaite interaction entre psychologie individuelle, stratégie de communication et dynamique sociale globale ?

Guy-victoire Kanikatoma SANBENA, Expert ès qualités en gestion des Projets agréé près les cours et tribunaux du Togo, Consultant en Communication Institutionnelle, Politique et d’Influence

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