Bénin : Talon donne des assurances qui rassurent les membres de la CBDH
Par : Is-Deen O. TIDJANI (D.O.T)
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Le Chef de l’État béninois, Monsieur Patrice Talon a reçu dans la matinée de ce mardi 6 Octobre 2020, le premier rapport de la Commission Béninoise des Droits de l’Homme (CBDH).
C’est en s’inscrivant dans la droite ligne des prescriptions de la loi, que les membres de cette commission ont déposé le rapport sur l’état des droits de l’homme au Bénin, au Chef de l’État.
À la faveur de cet instant solennel, Monsieur Isidore Clément CAPO-CHICHI, Président de l’institution ci-haut mentionnée, a souligné que le rapport met en exergue plusieurs (3) points clés.
Dans un premier temps, il souligne que : » Des violations de droits des citoyens ont été constatées par nous-même en tant que mécanisme national complémentaire conçu pour veiller à ce que les droits de tous les citoyens soient pleinement protégés ».
Dans un second temps, « … Des progrès significatifs réalisés, par votre gouvernement pour la jouissance des droits, ont été mis en exergue pour vous encourager à poursuivre les efforts en vue du respect, de la protection et de la réalisation, c’est-à-dire la mise en œuvre desdits droits. Ce sont les droits (civils, politiques, économiques, sociaux et culturels), plus spécifiquement des droits catégoriels (enfants, femmes, personnes vulnérables, personnes âgées, personnes vivant avec un handicap, les personnes en détention) et bien entendu le droit au développement et le droit à la paix ».
Et enfin, « Des recommandations ont été faites et pourraient faire l’objet de discussions. »
Le président de la CBDH a profité cette opportunité pour énumérer quelques perspectives.
« De même la reconnaissance de notre Institution nationale des droits de l’homme, dont la dernière accréditation auprès du système des nations unies remonte à mars 2002 au statut C, est très importante pour que les sacrifices consentis au quotidien par votre gouvernement en matière des droits humains soient reconnus et appréciés à leur juste valeur…. Parce que le Bénin est encore le seul pays de l’Afrique francophone à ce jour à n’avoir plus de statut depuis 2007 année de la catégorisation des INDH en statut A et B, le statut C n’étant plus considéré, nous ne pouvions pas prendre la parole, encore moins siéger au sein des mécanismes régionaux et internationaux de protection des droits de l’homme. Or il est de notre devoir d’être là où se prennent les décisions qui nous concernent, notre voix aussi doit compter…. Voilà pourquoi notre Institution travaille à remédier à cette situation, afin d’être accréditée dans les prochains mois au statut le plus élevé, le statut A, sous l’égide du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme ce qui constituera un gage de légitimité et de crédibilité pour notre pays. »
Monsieur CAPO-CHICHI a, enfin, saisi l’occasion pour formuler les doléances de son institution au Président de la République, en vue de l’amélioration des conditions de travail.
Engagements de Talon !
À ce message, le Président Patrice TALON a témoigné une oreille attentive. Aussi a-t-il promis de jouer sa partition.
« …Monsieur le Président
C’est avec enthousiasme et intérêt que je reçois ce tout premier rapport de la Commission Béninoise des Droits de l’Homme, devenue depuis bientôt deux ans, un pilier essentiel de l’Etat de droit au Bénin.
Ce premier rapport est aussi le premier test de crédibilité de la Commission, dans sa capacité à observer et reporter sans la moindre influence, notre pratique des droits humains.
Certes, la Commission n’a pas vocation à se substituer à la Cour constitutionnelle et aux juridictions compétentes pour juger les violations des droits de nos concitoyens, mais son rôle d’accompagnement de l’action de l’Etat pour la protection des droits humains, par l’appui constructif qu’elle peut apporter aussi bien aux citoyens qu’aux institutions de la République en vue de consolider nos acquis démocratiques, est d’importance.
C’est l’occasion de rappeler à notre conscience commune que l’idéal de notre choix de la Démocratie depuis l’historique Conférence nationale de 1990, est l’instauration d’un Etat de droit respectueux de la loi et des libertés comme ressort fondamental du bien-être économique et social des citoyens.
Paradoxalement, l’élan démocratique et l’adhésion populaire se trouvent souvent faussés par notre pratique quotidienne qui se traduit par une forme de galvaudage des principes ; lequel aboutit malheureusement à une perversion du système.
Il est clair qu’à vouloir persévérer dans cette voie, l’idéal démocratique ne sera jamais atteint.
Le rôle de l’Etat dans un tel contexte n’est donc pas seulement d’amplifier les actions de développement mais également d’assurer dans l’égalité, le respect de la loi et de l’autorité de l’Etat.
C’est dire que l’Etat ne saurait se complaire dans le laxisme mais bien au contraire, il doit réprimer à bon escient ceux qui mettent à mal l’Etat de droit et les principes démocratiques, qu’ils soient en civil ou en uniforme.
À cet effet, mon engagement reste constant.
Il n’y a donc aucune volonté du Gouvernement de violer, de contrarier, d’entraver les droits de l’homme ni de protéger ceux qui les violent.
Si donc la Commission, consciente de la nécessité de maintenir notre pays dans le concert des nations démocratiques, s’attèle à jouer son rôle de veille citoyenne et d’éveilleuse des consciences, elle peut être assurée du soutien et de l’accompagnement nécessaire, constants et sans cesse renforcés du Gouvernement.
Je puis donc vous rassurer que le Gouvernement se penchera sur les recommandations pertinentes du rapport et mettra en œuvre les actions idoines afin de ne pas rendre vains les efforts de la Commission.
Je vous remercie. »