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Le ministre Jean Claude Houssou sur Zone Franche : "L'énergie est au cœur du Bénin, qui est désormais une terre d'opportunité"

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Le ministre de l’énergie Jean Claude Houssou était sur l’émission Zone Franche de canal 3 hier. Face à ses hôtes André DOSSA et Christian Adandédjan, l’autorité a abordé plusieurs sujets relatifs à la disponibilité de l’énergie électrique à plein temps au Bénin. De la situation énergique avant 2016, aux mesures urgentes, en passant par les mesures à court terme, à moyen terme, et à long terme, rien n’a été occulté par le ministre Jean Claude Houssou. Il a profité de cette tribune pour faire aussi part des réformes mise en œuvre par le gouvernement dans le sous-secteur de l’énergie. Nous vous invitons à lire son entretien.
Votre colère est devenue quoi depuis le 9 avril 2016 ?
Merci de me donner l’occasion de m’exprimer sur ce sujet éminemment sensible, éminemment stratégique pour notre pays à la hauteur, je dirai de l’ambition que lui accordent le  Président Patrice TALON et son gouvernement et qui ont mis ce secteur prioritaire dans le cadre du plan d’action du gouvernement puisque près de 10% des projets phares sont accordés au secteur de l’énergie ou près de 765 milliards de nos francs qui sont consacrés pendant 5 ans à ce secteur. C’est à la fois suffisant on pourrait dire lorsqu’on sait que pendant des décennies je dis bien des décennies, nos concitoyens ont souffert du manque de cet intrant majeur. Beaucoup de souffrances que ce soient les particuliers, les ménages, les industriels, évidemment le contre coup de tout ceci est conjugué au passé.
Vous avez évoqué Messieurs les journalistes la question de colère le 09 avril 2016, évidemment qui n’était pas prémédité. C’est sorti naturellement par rapport à la grande surprise qui fut la mienne quand je suis descendu  sur le terrain, c’était plus que désagréables parce que je voyais une triple peine pour les concitoyens. La première peine était ce manque d’énergie criarde qui empêchait non seulement d’avoir la lumière, mais aussi d’utiliser cette énergie devant améliorer leur bien-être et aussi leurs activités au quotidien.
La deuxième peine était ce manque d’énergie qui a duré longtemps ou l’eau était à flux tendue. Vous vous souvenez, j’étais ministre de l’énergie et des mines jusqu’au 27 octobre 2017 et donc le flux était tendu chaque fois qu’il y avait la coupure d’électricité. Il y avait également des coupures d’eau tout simplement parce qu’il y n’y avait pas de réserve qui pourrait continuer à alimenter la population même s’il manquait d’énergie.
Et la troisième, c’est énorme ce que j’ai vu dans les unités chargées de satisfaire nos clients qui ne faisait que dire que notre société nationale d’énergie était caractérisée par son manque de dynamisme ou le vocable EPIC a disparu. C’est-à-dire l’entité publique à vocation industrielle et commerciale avait perdu son “C” de commercial et que nous devons travailler et faire en sorte de la ressusciter et positionner la clientèle au cœur de cette société nationale. Mais très rapidement le gouvernement a pris la mesure de la situation et c’est pour cela d’ailleurs que le Président lui-même a pris les choses en main. Je me souviens le nombre d’entretiens, de réunions, qu’il obtient lui-même pour être sûr que les choses vont avancer comme il veut  pour répondre efficacement et rapidement et ensuite durablement au besoin de nos concitoyens dans ce domaine qui est en fait le socle du développement socioéconomique. Fort de cela, il a mis très rapidement en place ce qu’on a rappelé le PRSE (Plan de restructuration ou de redressement plutôt du secteur de l’énergie avec un travail je dirai méthodique avec discernement, avec un objectif simple, c’est de voir et de montrer rapidement que ce gouvernement a une vision, une vision claire dans tous les secteurs et particulièrement dans le secteur de l’énergie. Une vision qui nous permet de donner de la visibilité à travers des actions court, moyen et long terme.
Les présidents qui sont passés à la tête du Bénin, les gouvernements qui se sont succédés ont fait le constat que la situation est invivable. Aujourd’hui le constat est appréciable qu’est ce qui prouve que dans 5 ou dans 10 ans, un autre ministre ne va pas piquer une colère ?
Vous savez, j’ai envie de vous dire que ce ne sont pas des paroles qui vont vous répondre,  mais certains actes concrets et je sais qu’en deux ans et demi, ce gouvernement a beaucoup fait et des résultats palpables se font sentir. Je prends un exemple tout simple qui est symptomatique du bureau du ministre de l’énergie actuel en avril 2016, j’avais environs une dizaine de coupures, et que dirais-je des nombreux béninois qui ont vécu pendant des années ce calvaire. Mais quand on me pose la question aujourd’hui, j’ai du mal à me souvenir de la dernière coupure. Les mesures ont d’ailleurs été prises rapidement ou le Président dit, je veux voir mes concitoyens fêter avec la lumière de qualité et permanente en fin 2016. Cet objectif qui a priori semble simple, a été atteint sans tambours ni trompette.
Le Bénin structurellement est déficitaire en énergie puisque 95% de notre énergie vient de l’extérieur et ce paradoxe va être définitivement et durablement levé à travers un certain nombre d’action surtout de réhabilitations de centrales fonctionnelles à Porto-Novo, Parakou et a Natitingou pour un nombre total de 30MW qui fonctionnent à merveille. Il était aussi question de faire en sorte de diversifier les sources d’approvisionnement pour être sûr que nous ne comptions pas sur une seule source de provenance et que si cette source de provenance est défaillante, ce sont nos concitoyens qui vont continuer de souffrir. Donc pour cela nous avions en fait une difficulté pour le faire. C’était le code bénino togolais. Donc très rapidement nous avons introduit une démarche qui nous a permis d’obtenir une dérogation qui nous autorise à aller chercher ou compléter notre besoin en énergie ce qui s’est soldé aujourd’hui par un contrat avec la Société Parax Energie qui faisait 60 MW en plus de ce que obtenons de la CEB. Puisque le patron a donné un objectif de fin d’année, lumière pour tous, nous avions très rapidement mis toute la procédure nécessaire pour amener des groupes électrogènes de très fortes puissances qui nous aide dans ce cadre à court terme, à améliorer l’énergie. Nous avons donc mobilisé près de 120 MW à une vitesse extraordinaire et qui ont permis à la fin de l’année  2016, d’atteindre cet objectif mais en même temps que nous travaillons pour les mesures à court terme, nous avons commencé déjà à préparer le moyen et long terme. Des offres ont été lancées et devraient nous permettre, ou nous conduire à la construction de moyens de production durables et fortes puissances. Nous avons été agréablement surpris qu’une vingtaine de compagnie, toute internationale, se soient manifestés pour porter donc leur contribution dans ce domaine pour des centrales de 120 MW. Et en même temps nous avons indemnisé des personnes qui devraient l’être sur ces sites depuis 8 ans.
Je veux parler de MARIA GLETA , une localité qui reste l’une des plus belles en énergie électrique que j’ai rencontrée pour trois raisons, il y a d’espaces prévus pour cela, deuxièmement il y a le gazoduc ouest africain dont je suis le président en exercice, et troisièmement il y a les infrastructures d’évacuations d’énergie de la CEB qui peuvent évacuer jusqu’à 600 MW . Tout le monde a été indemnisé et le 29 septembre 2017, le contrat de construction de la centrale 120 MW a été signé et au moment où je vous parle, nous sommes à 70 %  et vu les 3000 tonnes que vous avons accueilli au port de Cotonou, nous sommes en passe au premier semestre 2019 de voir cette centrale neuve  donc délivrée ses premiers mégawatts, mais dans le même temps, nous avons obtenu à travers le processus un consortium qui est chargé en producteur privé, de construire une autre centrale de 120 MW  dont la clôture financière est en cours et donc au premier semestre 2019 on va lancer la construction de cette nouvelle centrale
Vous parlez de MARIA GLETTA. On estime que vous exagérez un peu ? Vous savez que chez les béninois cela réveille beaucoup de traumatisme, l’existant cela devient quoi ? 
La centrale 80 MW qui existait, comme beaucoup de béninois malheureusement le savent, cette infrastructure n’a pas pu être en mesure de satisfaire leurs attentes. Et c’est pour cela que le gouvernement de Patrice TALON a pris le taureau par les cornes et a avancé de manier efficace la construction de nouvelles centrales pour que ce souvenir ne puisse pas être effacé, mais mettre de nouveaux moyens flambants neufs pour répondre au besoin énergétique de nos concitoyens, de nos industriels et de nos artisans et c’est ce à quoi nous travaillons durablement. Je crois que le résident TALON veut transformer rapidement ce mauvais souvenir à travers des réalisations concrètes qui puissent servir.
N’est-il pas un risque d’aller bâtir du nouveau, du neuf sur les cadavres de compte non soldés (de Maria Gléta de 80MW) ?
Il n’y a pas de risques là. Puisque c’est une question de gestion d’espace. Je vous dis que ce site est un des meilleurs que je trouve.
Quand vous êtes arrivés, Monsieur le Ministre vous avez constaté qu’il y a un déficit en énergie vous avez travaillé. Quelle est la disponibilité énergétique aujourd’hui au Bénin ?
Nous avons travaillé d’arrache-pied de jour comme de nuit et je profite pour remercier mes collaborateurs, les représentants de la banque mondiale pour inaugurer la ligne haute tension qui quitte ONIGBOLO pour arriver jusqu’à Parakou car le Nord était alimenté via le Togo. L’énergie qui quitte le Nigeria va d’abord au Togo monte à Kara au Togo avant de rentrer au Bénin. Cela veut dire que toutes ses difficultés impactaient le Nord du bénin. Aujourd’hui c’est terminé. Nous avons désormais une énergie qui arrive Nigeria via Sakété va à Onigbolo et pour être acheminé directement vers Parakou. C’est une grande victoire et c’est historique mais qui passe sans tambours ni trompette avec près de 30 milliards de la banque Mondiale qui vont permettre à nos concitoyens à la fois d’améliorer la qualité de la desserte mais aussi la qualité d’énergie électrique notamment dans la région du nord et qui fait de Parakou aujourd’hui un HUB qui va permettre d’alimenter même la sous-région. L’inauguration a été faite ce 15 novembre 2018 à ONIGBOLO.
Vous avez procédé à l’inauguration de ce projet d’infrastructure qui va permettre d’alimenter directement la partie septentrionale du Bénin. Nous savons que le Togo et le Bénin sont liés pour produire de l’énergie pour encourager les prometteurs prives également à investir est ce que ce qui est produit au Bénin est exclusivement utilisé pour le Bénin ?
Vous savez en 1968 a été créée la CEB. Cela fait 50 ans aujourd’hui. L’idée était noble que les deux pays se mettent ensemble pour gagner la bataille de l’énergie. Mais 50 ans après les réalités sont tout autres. Nous raisonnons plutôt sous ra voir régionale à travers la CEDEAO à travers l’UEMOA et beaucoup plus puisque le 29 juin dernier nous avons lancé le marché régional de l’électricité, le Bénin étant la capitale du système d’échanges de l’énergie électrique. Ce qu’il faut noté c’est que cette communauté tienne compte des réalités d’aujourd’hui. Nous ne pouvons pas être en situation de souffrance de nos concitoyens et restées enfermés dans une législation à laquelle nous avons soustrait. Quand la musique change, le pas de danse change. Dans ce cadre, nous avons jugé bon de demander cette dérogation du code Bénino Togolais ce qui permis effectivement d’aller chercher une autre source d’approvisionnement pour compléter de manières à rendre disponible cette énergie à nos concitoyens. Ces actions nous ont d’ailleurs permis de commencer par démobiliser une partie des locations pour 50MW qui avait été mis à disposition par l’entreprise APR. C’est pour dire qu’il y a derrière tout ceci de la vision que le gouvernement imprime à ce secteur. Nous avons eu raison de ne pas perdre du temps. Nous voulons de l’énergie, nous l’avons rendu disponibles mais désormais nous travaillons également à avoir un mix énergétique responsable de faire en sorte que nous puissions utiliser les sources possibles d’énergie, notamment les énergies renouvelables
On va parler des énergies renouvelables c’est vrai que vous avez pris beaucoup d’initiatives des mesures pour sortir le Bénin de sa situation de noire puisqu’on était habitué au délestage répété de courant électriques, est ce que l’énergie est disponible en quantité suffisante aujourd’hui ?
Rapidement quelques éléments de résultats concrets :
La durée moyenne de coupure d’électricité au Bénin est passée de 75h soit plus de 3 jours sans électricité dans chaque foyer en 2015, à moins de 17h en 2018
Le temps moyen de Dépannage est passé quant à lui de 10,6h en 2015 à 2,3h en 2018.
Ces différents indicateurs importants de performance de notre système électrique ont été respectivement divisés par plus de 4 et 5 en moins de 2 ans et demi.
Aujourd’hui, grâce à la détermination du Président Patrice TALON l’énergie est disponible. Je vous donne deux exemples. Il y a quelques semaines, j’ai visité deux gros consommateurs, c’est à dire les grands comptes de la sbee, l’unanimité est faite autour de quelque chose de fondamentale, d’inédit, selon les responsables de ses trois structures, il y a un Avant 2016 et un Après 2016. Cela veut tout dire. Ils poursuivent ce n’est pas politique ce que nous disons ; les indicateurs sont là. C’est le taux de production interne à nous lorsqu’il y avait délestage. Ce taux était de 40 % mais aujourd’hui, il n’est que 3%.
Pour gagner la bataille, nous misons sur la production et d’ailleurs les retombées sont concrètes puisque plus de 1000 emplois sont créés sur la centrale en construction, qui est des plus gros chantiers en ce moment au Bénin. Mais avec des entreprises béninoises qui travaillent avec des technicités béninoises qu’on ne redoutait pas et qui se révèlent davantage et je suis persuadé que toutes ses entreprises vont améliorer leur compétence pour pouvoir compétir à l’Internationale. Et cela il faut mettre à l’actif du gouvernement.
Récapitulons avant aborder les questions d’énergies renouvelables il y a d’autres chantiers à ouvrir pour véritablement rendre le Bénin autonome et tenir le pari du Chef de l’État dès sa prise de fonction ? 
Vous savez, il y a trois phases, la production, que je viens de décrire avec les retombées concrètes et tous les projets qui vont suivre notamment mais nous avons à l’horizon 2020, l’équivalent va avoir 330 MW. Je parlais du mix énergétique responsable du gouvernement qui traduit la volonté du gouvernement de développer les énergies renouvelables. A tout ceci viendra s’ajouter le hors réseau ou le gouvernement vient de prendre une bonne décision pour rendre le secteur plus attractif.
Nous avons une centaine de MW et c’est historique, les centrales solaires qui vont être construites dans notre pays, les 25 MW qui vont être délivrés au niveau de Onigbolo financé par l’AFD et l’Union Européenne avec 100 MW répartis dans quatre régions Bohicon Djougou et Natitingou 1° MW et 15 qui seront tous connectés au réseau nous permettrons d’avoir 60 à 70 MW, la trentaine de MW sont répartis chez les petits producteurs ; tout ceci pour permettre d’avoir 400 MW à l’horizon 2021 sur notre territoire. Nous n’avons pas investi dans les infrastructures de réseaux et c’est le prix que nous payons aujourd’hui. C’est pour cela, nous devons travailler dur pour rectifier définitivement ces manques. Le réseau étant vétuste et date des années 60 ;
A côté de tout ceci il y a le gazoduc africain qui va offrir à terme près de 500 MW ; Les appels d’offres ont été lancés et les plus grosses entreprises se précipitent sur le projet car le Bénin rassure aujourd’hui dans le secteur de l’énergie mais dans les autres également.
Mais nous ne pouvons pas faire tout ceci sans avoir une société championne c’est-à-dire la sbee réellement aux côtés de sa clientèle. Le gouvernement, l’année dernière a déjà pris la décision d’annuler la dette de la sbee vis-à-vis de l’État.
Alors comment les dettes sont arrivées ?
Je prends seulement l’exemple du combustible dont le gaz-oil par exemple, c’est l’État qui payait mais c’est la SBEE qui vendait l’électricité. Et c’est pourquoi l’État a pris la décision de poser des compteurs à prépaiement dans l’ensemble des Administrations publiques. Il y a eu également la décision de mettre en place un contrat de gestion à la SBEE ; Les réformes en cours permettront à terme dans le cadre de MCA 2 d’obtenir des résultats probants et d’avoir une clientèle encore plus proche de l’entreprise. Ce contrat de gestion n’est nullement une privatisation.
Le MCA a joué un grand rôle dans le cadre du deuxième compact Millenium Challenge Account ; c’est une première consacrée exclusivement à l’énergie et dans la sous-région avec près de 250 Milliards de frs CFA.
Nous n’allons pas occulter dans ses réformes le rôle de l’ARE qui jouent un rôle de défenseur pour le compte des consommateurs et qui a un regard dans tous les projets liés à l’énergie ; des consommateurs avec qui nous entretenons de très bonnes relations et qui sont appelés à participer à des réunions ou à aller sur le terrain avec mes équipes
Beaucoup d’efforts, beaucoup d’initiatives mais à quel prix ? 
Votre question m’amène à vous demander quel est le prix des souffrances de nos concitoyens ; cela n’a pas de prix pour le Président TALON ; il faut changer les choses pour offrir de l’énergie partout et à tous les concitoyens.
Des travaux de maintenance sont-ils prévus ?
Nous travaillons dans le développement du domaine de chaque compétence dans ce sous-secteur pour assurer la maintenance et garantir l’exploitation des infrastructures. C’est un point de préoccupation majeure pour le gouvernement.
Par quelle magie le Benin (Cotonou) devient capitale du système d’échanges d’électricité ?
Laissez-moi commencer par une phrase « L’énergie est au cœur du Bénin, qui est désormais une terre d’opportunité»
Grâce au Président Patrice TALON ; au-delà du fait que Cotonou est la capitale du WAPP, c’est la volonté du Chef de l’état de donner de la visibilité à toutes les actions ; il n’y a pas de hasard. Le Bénin durablement avance dans ce secteur. Le Bénin est en passe de gagner le pari du développement de ce sous-secteur grâce au Chef de l’État.

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