Bénin/ Talon sur le Moment Politique : "Brûler le pays parce qu’on ne va pas à une élection, ce n’est pas bien"
« Le Moment Politique ». C’est le nom de l’entretien exclusif par le biais duquel le Chef de l’Etat béninois, Patrice Talon, s’est adressé à ses compatriotes dans la soirée de ce Jeudi 11 avril 2019. Diffusé en direct sur plusieurs chaînes de télévisions, publique comme privées, du pays, cet entretien exclusif a été une occasion pour le premier magistrat du Bénin, d’évoquer des questions liées au processus électoral en cours en vue de l’élection des représentants du peuple devant siéger à l’assemblée nationale 8ème législature, et d’appeler ses compatriotes à plus de discernement dans le contexte actuel.
Par: Is-Deen O. TIDJANI (D.0.T)
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Sans langue de bois et dans une posture plus qu’engagée, le Chef de l’Etat Patrice Talon s’est prêté à toutes les questions des journalistes qui l’ont entretenu. De la nécessité des réformes, notamment la réforme du système partisan, Patrice Talon rappelle, que cette réforme qui est très nécessaire, n’est pas une initiative du Président de la République, mais plutôt une émanation de toute la classe politique béninoise. Un choix qu’il aura juste soutenu et accompagné.
Quid de l’exclusion des partis politiques à ces élections ?
A ce sujet, le premier magistrat s’est voulu incisif et a fait la part des choses. « Ce qui se dessine n’honore pas l’image de la démocratie béninoise. Mais nous ne sommes pas dans l’impasse.», a souligné le Chef de l’Etat. Pour lui, la compétition politique par définition, est sélective. « La réforme du système partisan a pour vocation de forcer la main aux acteurs politiques pour aller à l’union et former quelques 3 ou 4 grands partis politiques dans le pays. Cette contrainte est effectivement de nature à gêner et à rendre la compétition plus difficile. »
Patrice Talon retiendra que l’incapacité de certains partis politiques à participer à ces législatives est dû au fait qu’ils ne veulent pas consentir des sacrifices nécessaires pour la cause. « Ils ne veulent pas satisfaire à l’obligation des grands ensembles. Dans les faits, ces partis politiques exigent la remise en cause de nos lois quand il s’est agi de leurs mises en application.»
Déplorant cet état de chose, il insiste qu’il ne lui revient pas de remettre en cause, ni de cautionner la remise en cause les lois votées par les représentants du peuple. A juste titre, il appellera ceux qui n’ont pu satisfaire aux conditions de la compétition que ce n’est pas la fin du monde. « Brûler le pays parce qu’on ne va pas à une élection, ce n’est pas bien. Ne pas participer à une élection, ce n’est pas la fin de la vie… n’appeler pas à incendier le pays. », exhorte-t-il.
En ce concerne la possibilité de convoquer une assemblée constituante pour décider de la situation actuelle, Patrice Talon réplique qu’il préfère porter le poids de l’échec, mais ne saurait être prêt à remettre en cause l’ordre constitutionnel actuel. Il en conclut qu’ «une vie dynamique est faite d’espérance, de fierté, de stress, parfois de déception, de questionnements mais à la fin, le bilan peut-être à la hauteur de l’espérance. C’est pour cela qu’il n’y a pas à désespérer. »