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Bénin : La sixième Conférence Internationale Afrique a pris son envol

Vendredi 9 Mai 2025 au Bénin, Abdoulaye Bio Tchané, Ministre d’Etat chargé du Développement et de la Coordination de l’Action Gouvernementale a procédé à Cotonou, au lancement officiel des travaux de la sixième conférence internationale Afrique. Ces assises qui durent du 8 au 11 Mai, gravitent autour du thème : « Comment penser les souverainetés africaines dans un monde fracturé et incertain.» Plusieurs délégations étrangères sont témoins de ce rendez-vous historique qui ambitionne de proposer des solutions à des enjeux globaux.

Par : Is-Deen TIDJANI
© BOULEVARD DES INFOS

La question des souverainetés africaines sont au centre des discussions de la sixième Conférence Internationale Afrique. Initié par Groupe Afrique Initiative, la rencontre de Cotonou entend apporter des perspectives constructives à plusieurs questions existentielles. C’est du moins ce qu’estime Jean Louis Ekra, ancien président de Afreximbank qui déclare : « (…) notre rencontre se déroule dans un contexte mondial marqué par des mutations profondes et des incertitudes grandissantes quant à la trajectoire que prendra l’avenir…» Il ajoute que de ce rendez-vous, des propositions pertinentes devront sortir pour permettre au continent africain, de faire face à plusieurs dynamiques internes. Car pour lui, certains enjeux globaux du moment méritent des réponses pratiques et pérennes.

Tout comme lui, Sidi Ould Tah, ancien président de la Banque Arabe pour le Développement Économique en Afrique (BADEA), candidat du Bénin pour le poste de président de la Banque Africaine de Développement (BAD) a fait remarquer que l’Afrique fait aujourd’hui face à des chocs au niveau mondial en relation à la nouvelle configuration géopolitique mondiale, à la multiplicité des conflits à travers le monde, aux instabilités que connaissent plusieurs régions du monde ; à l’évolution démographique qui n’épargne aucun continent et surtout à la floraison des nouvelles technologies. Ces différents enjeux externes requiert des dirigeants du continent, des solutions pragmatiques avec des effets leviers.

Pertinence !

Dans son discours officiel d’ouverture des travaux, Abdoulaye Bio Tchané, Ministre d’Etat chargé du Développement et de la coordination de l’action gouvernementale a fait une brève historique de cette rencontre et décliné les raisons de sa pérennité à travers le temps. On retiendra globalement que : « (…) Nous nous retrouvons à un moment charnière. Le monde vacille sous l’effet d’une polycrise : déséquilibres géopolitiques, dérèglement climatique, instabilité financière, repli identitaire, fracture numérique… L’Afrique se trouve précisément à ce carrefour. Et si nous sommes ici, c’est pour dire qu’elle ne doit pas y rester spectatrice. Elle doit s’y ériger stratège. Penser les souverainetés africaines dans ce monde fracturé et incertain, ce n’est pas une simple question de pouvoir. C’est une urgence stratégique. Car l’histoire nous a appris que dans les périodes d’instabilité, ceux qui n’ont pas de souveraineté sont condamnés à subir les volontés des autres… La souveraineté africaine ne saurait se limiter à la souveraineté territoriale ou à l’indépendance politique proclamée il y a plus de soixante ans. Aujourd’hui, elle se décline au pluriel : souveraineté économique, alimentaire, numérique, monétaire et culturelle et autres. Elle devient même existentielle, dans un monde de plus en plus marqué par la compétition pour les ressources, l’attention, et la norme. Dans ce contexte, le choix du thème de cette rencontre du GIAf s’impose avec force : “Comment penser les souverainetés africaines, dans un monde fracturé et incertain ?”
Abdoulaye Bio Tchané insiste que « (…) L’Afrique ne devrait pas revendiquer une souveraineté d’isolement, mais une souveraineté de responsabilité. Cela signifie une souveraineté qui ne s’oppose pas à l’interdépendance, mais qui refuse la dépendance passive. Une souveraineté qui invite à co-construire l’ordre mondial sans s’y dissoudre. Une souveraineté qui assume son rôle dans la stabilité régionale, dans la solidarité climatique, dans l’innovation partagée. Le continent ne veut pas se couper du monde. Il veut en être un acteur à part entière, respecté, équitablement traité, et stratégiquement écouté… L’Afrique n’a pas à choisir entre l’ouverture et la souveraineté. Elle doit bâtir une souveraineté ouverte, mais lucide. Une souveraineté active, pas défensive. Une souveraineté de transformation, pas d’assignation.» a-t-il soutenu. Les travaux prennent fin dimanche prochain et devront déboucher sur des recommandations.

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