Jeudi 8 Décembre 2022, Abdoulaye Bio Tchané, Ministre d’État Chargé de la coordination de l’action gouvernementale a échangé avec la presse à Cotonou. Avec ses hôtes, il a parlé des sujets relatifs à la revalorisation des salaires des agents de l’état et de leurs impacts sur le développement économique du pays.
Par : Is-Deen TIDJANI
© BOULEVARD DES INFOS
Une revalorisation différenciée des salaires des fonctionnaires ; Prise en compte des retraités ; Création d’une marge permettant de recruter notamment dans les secteurs clés ; Relèvement de la rémunération des Aspirants aux métiers d’enseignants (AMEs) ; et relèvement du Smig de 40 000F CFA à 52 000F CFA. Voici les sujets qui ont meublé la rencontre d’échanges entre Abdoulaye Bio Tchané et les professionnels des médias, jeudi 8 Décembre 2022 à Cotonou, capitale économique du Bénin.
Lenteur de la décisison ?
« (…) le 7 Décembre 2021 Gouvernement du Bénin a annoncé des mesures sociales attendues de tous. La conjoncture internationale difficile née de la double crise de la Covid-19 et du conflit Russie/Ukraine aura retardé l’effectivité de ces mesures en discussion depuis quelques temps (…)», a déclaré le Ministre d’État Abdoulaye Bio Tchané, pour justifier de l’opportunité de cette décision appréciée de tous les travailleurs au Bénin.
Il insiste que « (…) Cette double crise imposait une rigueur dans la démarche afin que les revalorisations à créer n’empiètent pas sur les autres programmes sociaux et d’investissement qui restent tous nécessaires pour la création des richesses et l’accroissement durable du bien-être des populations. Mais le Gouvernement avait régulièrement eu l’occasion de rassurer les travailleurs de ce qu’il y travaillait. A l’occasion d’une rencontre le 2 Mai avec leurs leaders syndicaux, il a exposé sa démarche et, avec ceux-ci, l’accord avait été acquis (…)»
De l’opportunité de la revalorisation !
Les travailleurs béninois auront attendu une longue période pour voir la promesse du gouvernement devenir une réalité. À ces arguments, le Ministre d’État Abdoulaye Bio Tchané justifie que « (…) ce sont des mesures qui étaient en discussions depuis quelques temps … Les bonnes choses arrivent toujours au bon moment, les mesures ont été annoncées mercredi en Conseil des Ministres.»
Historiques !
C’est une revalorisation qui va impacter les bourses de plus de 121 mille fonctionnaires de l’état (actifs et retraités). Face aux hommes des médias, le Ministre du développement Bio Tchané, justifiait que ces mesures spécifiques prises par le gouvernement constituaient un paquet de mesures historiques.
« (…) Il est important de faire remarquer que nous avons là des hausses historiques… Ces mesures, d’une ampleur historique concernent tous les 70.000 fonctionnaires encore en activité et 51.600 fonctionnaires retraités bénéficiant d’une pension de retraite… Jamais dans l’histoire de notre pays on a pu accroître les salaires dans une telle proportion… À titre d’illustration, je voudrais relever que les Conducteurs de Véhicule Administratif ont obtenu une hausse de 66%, les agents de santé (56%), les enseignants du primaire (51%) et du secondaire (50%), les agents des Forces de Défense et de Sécurité (49%). Les travailleurs en activité ou ceux à la retraite pourraient témoigner eux-mêmes qu’ils n’ont jamais bénéficié de hausse aussi importante.»
Tout le monde est heureux ?
Les agents de l’État devront très bientôt ressentir un “gonflement” sur leurs paies. Et pour cause, la mesure de revalorisation prise par le gouvernement aurait fait son effet. C’est le moins qu’on puisse dire après ces explications du Ministre d’État Bio Tchané.
« (…) la revalorisation du point d’indice de 3% touche tous les fonctionnaires dans les mêmes proportions. L’octroi d’un sursalaire différencié aux fonctionnaires (entre 40 000F CFA et 10 000F cfa), les plus bas salaires ayant les montants les plus élevés ; La prise en compte des retraités dans la revalorisation du point d’indice ; les sursalaires ainsi octroyés rentreront à l’avenir dans la base de calcul de la pension des fonctionnaires ; La création d’une marge permettant de recruter notamment dans les secteurs clés ; Le relèvement de la rémunération des AMEs qui percevront à l’avenir 11 mois de salaires au lieu de 9 ; le reversement des AMEs qui auront effectué 3 ans dans les ACEs, après une évaluation ; le relèvement du Smig de 40 000F CFA à 52 000F CFA»
Quel sort pour les travailleurs du secteur privé ?
La fortune sera diverse en cette fin d’année selon que les travailleurs soient dans le secteur public ou le privé. Si les fonctionnaires de l’État peuvent déjà se frotter les mains, il va s’en dire que ceux du privé n’auront pas un sourire angélique. Mais le ministre d’État se veut rassurant. « (…) Pour eux, la mesure du Gouvernement concerne d’abord la revalorisation du SMIG. Celui-ci passera désormais de 40.000 FCFA à 52.000 FCFA, soit 30% d’augmentation, un taux jamais atteint avant dans notre pays. Ajouter que la mesure ne s’arrête pas là puisque les employeurs devront souscrire, au profit des agents payés au SMIG, le panier de base de l’assurance maladie, tel qu’en dispose la loi. Ensuite, pour les autres travailleurs du privé en général, comme cela n’est pas du ressort du Gouvernement, il lance un appel pressant afin que les rémunérations soient revues à la hausse. Le Chef de l’Etat l’a dit en expliquant que c’est le même marché qui accueille aussi bien travailleurs du public que du privé.»
De la prise d’effet !
«À la fin de ce mois de Décembre, les salariés de la fonction publique vont bénéficier de ces nouveaux salaires.» C’est du moins, un autre cadeau que le gouvernement tenait à offrir à tous les fonctionnaires en cette période de fin d’année. Les agents de l’état pourront donc fêter en toute sérénité.
Quels liens avec les législatives ?
Selon certaines sources, la mesure de revalorisation des salaires, bien qu’elle soit la bienvenue, n’est pas que du pain béni. Elle serait en lien avec les législatives du 8 Janvier 2023. À cet argument, qui sera très vite botté en touche, Bio Tchané répond : « (…) Cette hausse exponentielle des salaires, comme vous le noter si bien, n’est pas une décision populiste. Les mesures prises en faveur des travailleurs doivent leur permettre de toucher, de bénéficier des dividendes de leurs sacrifices.
Ça n’a rien à voir avec les élections. C’est une coïncidence, mais surtout une bonne coïncidence.»